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Philippe Varaigne, historien de Wissous

L’abbé Philippe Varaigne est l’auteur du premier ouvrage sur Wissous intitulé « WISSOUS ET SON EGLISE ». Une édition de cette monographie est parue en 1955. Une seconde, largement revue, complétée et corrigée, a été éditée en 1977 et reste encore une référence. Cet ouvrage a reçu le Prix Furtado de l’Académie Française.

Philippe Varaigne est né en 1915 à Versailles. Il entre au Grand Séminaire en 1933. Mobilisé il est fait prisonnier en 1940. Rentré en France en 1945, il est nommé pour son premier poste à Morangis avec la charge de vicaire de la paroisse de Wissous car à cette époque il n’y avait pas, comme actuellement, de prêtre résidant dans la commune.

Il desservit la paroisse de Wissous jusqu’en 1950. Ce n’est qu’en 1954 que la commune eut  un curé résidant, l’abbé Maurice Delaunoy, qui fut remplacé en 1960 par le père Maxime Koenig.

C’est pendant son ministère à Wissous que l’idée vint à l’abbé Varaigne d’en écrire son histoire. Depuis cette date il ne cessa de s’intéresser au passé des communes où il a exercé son ministère. Nommé vicaire à Houille en 1950, il continua ses recherches sur l’histoire de Wissous pour sortir en 1955 la première édition de « WISSOUS ET SON EGLISE » après huit ans de travail.

En 1961 l’abbé Varaigne est nommé curé d’Ormesson et aussitôt il se plonge dans l’histoire de sa nouvelle commune.

Il publie en 1965 un premier ouvrage « Un curieux procès en 1765 »  couronné par l’Académie Française (Prix Broquette-Gonin) et un second en 1972 « La vie des habitants d’Ormesson pendant huit siècles » qui a reçu le prix Thiers de l’Académie Française.

Il n’oubliait pas pour autant Wissous puisqu’il publiait donc en 1977 la deuxième édition de « WISSOUS ET SON EGLISE »

Il prendra sa retraite de pasteur en 1989 à l’âge de 74 ans. Il s’est éteint le 22 mai 1992 à Neuilly/Seine.

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L’amiral Ernest Mouchez

Cet article a pour but de faire connaitre à la population un personnage important qui a vécu à Wissous à partir de 1870 et où il décéda le 25 juin 1892. Sa propriété existe toujours et est encore habitée par des descendants de sa famille. Une rue de la commune porte son nom.

Ernest Mouchez est né à Madrid le 24 août 1821. Confié à de la famille en France, il entre au Collège royal de Louis le Grand en 1831, puis en 1836 à celui de Versailles. Il est reçu à l’Ecole Navale en 1837 et se retrouve à Brest sur l’Orion. Il y montrera plus de goût pour les sciences que pour la marine. Il en sort en 1839 avec le titre d’élève de 2° classe et est embarqué sur la corvette La Fortune pour sa première croisière qui sera suivi d’autres pour une durée de 3 ans. A son retour à Brest il passe avec succès l’examen d’enseigne de vaisseau. Au cours de ces croisières et des suivantes il s’intéresse aux cartes marines, et à la position très approximative des navires à l’époque. Il met au point sa lunette méridienne portative. En 1850 il est nommé lieutenant de vaisseau, grade qu’il étrennera pour un tour du monde sur La Capricieuse qui durera près de 4 ans. A son retour ses travaux attirèrent l’attention d’Urbain Le Verrier le directeur de l’Observatoire de Paris. La carrière d’Ernest Mouchez était tracée : ce sera l’hydrographie. Cette carrière commence avec le commandement de l’aviso le Bisson en 1856 avec lequel il fait pendant 4 ans de nombreux relevés hydrographiques en Amériques du sud. Il continua ses travaux dans le même domaine et le long du Brésil aux commandes du D’Entrecasteaux en 1861 et 1862. Au cours de cette campagne il avait été promu capitaine de frégate le 10 août 1861.

Ernest Mouchez se maria en décembre 1862 avec Carlota fille cadette de sa demi-sœur Sophie.

Il prit en août 1864, le commandement du Lamotte-Piquet avec lequel il poursuivit ses études le long du Brésil. Il rentre en France en septembre 1866.

Pour Ernest Mouchez la période 1867/1876 sera consacrée à des études hydrographiques le long des côtes d’Afrique du Nord, interrompues momentanément par la guerre de 1870. En mars 1868 il est nommé capitaine de vaisseau.

Il acquiert le 24 juin 1870 sa propriété de Wissous, trois semaines avant la déclaration de guerre à la Prusse. Cette demeure, sera saccagée par la soldatesque et nécessitera d’importants travaux de restauration.

Gambetta ministre de la guerre nomme le capitaine de vaisseau Mouchez commandant des troupes de terre et de mer du Havre pour défendre la ville. Peu après il est envoyé à Rouen avec le même objectif. La ville indéfendable est occupée par les prussiens. Les évènements l’amènent à reprendre la direction de la défense du Havre qui résistera jusqu’à la signature de l’armistice.

Ernest Mouchez, commandant la Dive, se rend sur l’ile Saint-Paul dans l’Océan Indien d’où il observe le 9 décembre 1874 la planète Vénus traverser le disque solaire. Il pose avec succès sa candidature à l’Académie des Sciences en juillet 1875. Il termina ensuite jusqu’en 1878 ses travaux hydrographiques sur les côtes d’Afrique du Nord. Il entreprend des travaux d’embellissement de sa propriété de Wissous, ou il séjourne fréquemment. Il y fait construire un petit observatoire au sommet de son habitation.

Suite au décès d’Urbain Le Verrier directeur de l’Observatoire de Paris, Ernest Mouchez pose sa candidature qui est retenue le 10 mai 1878. La Marine le détacha dans ses nouvelles fonctions et le nomma contre-amiral. En février 1883, l’Amiral Mouchez fait un don de 2000 francs de l’époque pour améliorer la rue qui porte son nom actuellement. Il fait au printemps de 1892 un voyage en Afrique du Nord et en Italie qui semble l’avoir beaucoup fatigué. Après un dernier passage à l’Observatoire il s’éteint le lendemain 25 juin 1892 dans sa propriété de Wissous. Il est enterré à Chatou où sa famille possédait un domaine.

Le conseil municipal de Wissous décide le 13 novembre 1892, de donner le donner le nom de l’Amiral à la rue le porte actuellement, pour services rendus à la commune.

En dehors d’une rue à Wissous, trois autres artères portent le nom de l’Amiral, une à Paris à cheval sur le 13° et 14° arrondissement, une au Havre et une autre à Chatou. Une statue de l’Amiral a été érigée au Havre, mais en 1943 les allemands pour se venger peut être de celui-ci d’avoir tenu tête aux prussiens en 1870, envoyèrent la statue à la fonderie.

Un navire hydrographe construit par l’arsenal de Cherbourg pour la Marine Nationale et lancé en 1936 a porté son nom.

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Un lieu de la résistance à Wissous pendant l’occupation

Pendant l’Occupation la propriété du capitaine de frégate Henri Tétrel située au 15 rue Guillaume Bigourdan a été le lieu d’évènements liés à la Résistance clandestine contre l’occupant.

En effet Henri Tétrel, époux d’Yvonne Terrin arrière petite fille de l’amiral Mouchez, avait hérité de cette propriété qui faisait partie du patrimoine immobilier de celui-ci.

Il était depuis novembre 1942 membre du réseau de renseignements britannique « Buckmaster » section du Spécial Opération Exécutive (SOE) en charge de la France. Le SOE était une armée clandestine créée par Winston Churchill en 1940. Henti Tétrel faisait parvenir à Londres des informations sur les usines de radio travaillant pour les allemands et dans lesquelles il était employé. Il hébergeait dans sa propriété de Wissous des agents de renseignement britanniques de passage.

Il remettait en particulier des informations à Miss Noor Inayat Khan, « Madeleine » dans la clandestinité, agent secret britannique membre du SOE.

Miss Noor, authentique princesse indienne mais également sujet britannique, était experte dans le maniement des postes émetteurs. Elle en possédait un qu’elle déplaçait d’un lieu à un autre pour éviter le repérage des allemands. Elle procéda à 5 émissions à partir de la propriété de Henri Tétrel entre le 15 août et 1° octobre 1943. Elle quittait rapidement celle-ci après la vacation car les allemands avaient détecté les émissions et après chacune d’elle leur véhicule radiogoniomètre se rapprochait de plus en plus près du 15 rue G. Bigourdan jusqu’à passer devant la propriété alors que Miss Noor était heureusement partie à pieds en empruntant les petites ruelles de Wissous. Pour éviter de mettre en danger de mort la famille du propriétaire elle cessa ses émissions de Wissous.

Miss Noor, sans doute dénoncée, fut arrêtée par la Gestapo peu après, à la fin du mois d’octobre dans un café à Paris. Elle fut envoyée au camp de concentration de Dachau où elle fut fusillée le 12 septembre 1944. Ce type d’exécution était pour les SS une marque de considération. Une plaque sur les bords de la Tamise à Londres rappelle son héroïsme.

Le capitaine de frégate Henri Tétrel poursuivit sa carrière militaire après la guerre. Il est nommé le 1° décembre 1954 secrétaire général militaire de la présidence de la République auprès de René Coty. Il est décoré de la légion d’honneur, de la croix de guerre, de la médaille de la Résistance et titulaire de plusieurs ordres étrangers et élevé au grade de Commandeur du Victoria Order.

En 1964 il est nommé contre amiral. Il décède en 2002 et est enterré à Wissous.

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Pourquoi une place Colonel Flatters à Wissous

L’épopée tragique du Colonel Flatters avait beaucoup marqué et impressionné l’écolier que j’étais après la dernière guerre. Mes instituteurs savaient émouvoir et nous rendre fiers de notre pays au travers le courage et l’héroïsme de personnages tels que le Colonel Flatters.

Aussi quand je suis arrivé à Wissous voilà bientôt 50 ans, je me suis demandé pourquoi il y avait une place Colonel Flatters dans la commune. La décolonisation étant passée par là je ne suis pas certain que l’on exalte encore le patriotisme au travers le destin du Colonel Flatters.

Il est vrai que depuis l’école primaire je n’avais plus entendu parler de ce personnage aussi la découverte de la place du Colonel Flatters a fait remonter des souvenirs d’enfance.

J’ai rapidement appris que le Colonel avait habité à Wissous jusqu’à sa mort en 1881. Mais rappelons rapidement sa biographie.

Paul  François XavierFlatters est né à Paris le 10 septembre 1832. Sorti  de Saint-Cyr en 1853 il participe à guerre de Crimée avec le grade de lieutenant et s’y distingue. Nommé capitaine en 1861 puis commandant en 1871, il reçoit la légion d’honneur en 1875.

Après avoir eu des commandements important dans le Sahara, il est élevé au grande de lieutenant-colonel en 1879 et chargé par le gouvernement de trouver le meilleur tracé d’une voie de chemin de fer transsaharienne reliant l’Algérie au Soudan.

Il prend la tête d’une première mission le 5 mars 1880 mais celle-ci pas suffisamment importante et rencontrant de nombreuses difficultés fut obligée de rebrousser chemin quelques semaines plus tard.

La seconde mission, comprenant un effectif considérablement augmenté et diversifié, quittait Ouargla le 5 décembre 1880 et s’enfonça dans le désert.

La colonne put avancer et travailler relativement tranquillement pendant les deux premiers mois. Arrivée près du Hoggar, un groupe dirigé par le Colonel Flatters part à la recherche d’un point d’eau, mais trahi par ses guides touaregs elle tombe dans une embuscade tendue par des coreligionnaires le 16 février 1881. Le Colonel est tué avec tous ses hommes. Il est décapité et son corps brulé. Le restant de la colonne après avoir résisté aux touaregs, a reflué vers le nord, mais privé de chameaux, 12 survivants seulement,sans un seul européen,  sur les 97 membres de la mission regagnèrent l’Algérie.

Le massacre de la mission Flatters eut un grand retentissement en France et porta un coup d’arrêt à la pénétration française au Sahara.

Le Colonel Flatters, a fait la plus grande partie de sa carrière hors de la France. Il était marié avec une demoiselle Legros, sœur d’un de ses condisciples de St Cyr et membre d’une vielle famille Wissoussienne. L’un de celle-ci, Charles Legros,  entré en 1895 au conseil municipal de Wissous en devint le maire en 1919. Il sera réélu en 1925 et 1929. Les époux Flatters habitaient la grande maison bourgeoise* sise 21 rue du Général de Gressot (anciennement grande rue de la Vallée) et le Colonel revenait régulièrement dans notre commune.

En 1882, la veuve du Colonel Flatters épousa le Général de Gressot qui donna son nom à la propriété qu’il habita alors jusqu’à sa mort en 1896 et à la rue la bordant.

Le général de Gressot est enterré dans le vieux cimetière de Wissous, dans lequel a été érigé une stèle à la mémoire du Colonel Flatters, puisque naturellement le corps de celui-ci n’a jamais été retrouvé.

Le 13 novembre 1892 le conseil municipal de Wissous, par délibération, donne le nom du Colonel Flatters à la place de l’église.  C’est grâce à cette place que nous nous souvenons de lui et de son passage à Wissous.

POURQUOI UNE PLACE COLONEL FLATTERS A WISSOUS
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La fresque de Sainte-Barbe de l’église de Wissous

Sainte Barbe est honorée chaque année, traditionnellement par la commune de Wissous, le premier dimanche de décembre, en particulier au cours d’une cérémonie religieuse.

Dans les hagiographies de sainte Barbe, il est difficile de séparer la légende de l’histoire. L’Eglise, elle même, ne semble pas être absolument certaine que ce personnage ait existé. En 1969, Barbe, dont la fête est le 4 décembre, fut même remplacée par Barbara dans le calendrier liturgique.

C’est donc avec la plus grande prudence que nous relatons le récit de sa courte existence telle que la raconte les historiens en particulier Siméon Métaphraste au Xe siècle et Baronius dans le « Martyrologue romain » publié en 1582.

Barbe au moment des événements qui ont conduit à son martyre vivait à Nicomédie (aujourd’hui Izmit) un port de la région de Bithynie en Turquie au bord de la mer Marmara. D’autres sources, apparemment moins crédibles, situent les faits à Héliopolis en Egypte près de la ville actuelle du Caire.

La date du martyre de Barbe est aussi incertaine. Il est probable qu’il s’est déroulé au cours d’une période de persécution à l’intérieur de l’empire romain. On a le choix entre l’année 235, sous le règne de l’empereur Maximin I dit « Le Thrace » ou, mais c’est peu probable, vers 303 sous celui de Maximien. D’autres historiens placent le martyre sous le règne de Maximin II Daïa proclamé César à Nicomédie en 306 et Auguste en 310.

Pour Siméon Métaphraste, Barbe a été martyrisée à Héliopolis, alors que régnait le tétrarque Galère (293-311).

Venons en maintenant aux événements proprement dits. Le père de Barbara, un riche satrape du nom de Dioscore, était un païen convaincu. Quand il partait en voyage il enfermait sa fille, dans une tour éclairée par deux fenêtres, pour la protéger de tout ce qu’il considérait comme des dangers.

Au cours d’une de ces absences, Barbe fut instruite dans la religion chrétienne et baptisée par un prêtre qui réussit à se faire passer pour un médecin afin d’être autorisé à entrer dans la tour. Barbe fit ouvrir dans celle-ci une troisième fenêtre pour symboliser ainsi la Trinité. Au retour de son père, Barbe lui avoua sa conversion. Son père, fou de rage, la dénonça à Martinianus (Marcien) le préfet de la province. Celui-ci la fit arrêter et torturer. Barbe refusant de renier sa foi, Marcien la condamna à la décapitation et chargea son père d’exécuter la sentence, ce que celui-ci s’empressa de faire. Sur le chemin de retour, Dioscore fut frappé par la foudre et réduit en cendres.

Barbe fut enterrée en même temps qu’une autre martyre suppliciée avec elle, Juliana (Julienne de Nicomédie), par Valentin un homme charitable. La tombe de sainte Barbe devint un lieu de pèlerinage, jusqu’à ce que ses reliques soient dit-on transportées à Torcello près de Venise.

Naturellement ce récit fit au cours du temps l’objet de nombreux ajouts pittoresques pour impressionner les fidèles et que l’on retrouve dans l’iconographie.

Le culte de sainte Barbe se répandit rapidement en Grèce et en Syrie et plus tard en Russie. Ce n’est qu’au XVe siècle qu’il apparaît en occident en particulier en Allemagne. On peut donc penser que la fresque de sainte Barbe de l’église de Wissous, datant du début du XVIe siècle, a été réalisée peu de temps après l’introduction du culte de la sainte en France.

Sainte Barbe fut rapidement honorée pour son pouvoir de protection contre la foudre et les incendies et celui d’assurer une bonne mort.

Elle devient patronne des artilleurs en 1529, puis des mineurs, des carriers et plus tard des sapeurs pompiers quand ce corps est créé par Napoléon I.

L’iconographie de sainte Barbe, la représente à proximité d’une tour à trois fenêtres et tenant à la main la palme du martyre. On y voit parfois un canon à coté d’elle.

La fresque de l’église saint Denis de Wissous, classée Monument Historique en 1905.

Située dans la nef latérale du XVe siècle, cette fresque de sainte Barbe a été longtemps recouverte de plâtre, et oubliée. Ce n’est qu’en 1880, lors de travaux, qu’elle fut redécouverte. Elle présentait des mutilations par martelage datant de la Révolution. Elle était l’élément central d’un autel qui devait également posséder deux retours perpendiculaires au mur de l’église sur lequel est la fresque. La présence, sur le côté droit de celle-ci d’une piscine servant au lavage des mains des officiants, est une preuve qu’on y disait la messe à cette époque.

Cette fresque, a été exécutée au début du XVIe siècle, car les personnages y figurant sont revêtus d’habits du règne de François I° et les légendes écrites en caractères gothiques caractérisent cette époque. Ce type de peinture murale est très rare en Ile de France.

Elle comporte 6 panneaux représentant chacun une scène du martyre de la sainte.

La première scène en haut à gauche, montre Dioscore le père de Barbe tombant à la renverse de saisissement quand celle-ci lui apprend sa conversion, et en surimpression le même Dioscore apparaît menaçant sa fille de son épée, après s’être relevé. Barbe s’échappe par une brèche qui s’est ouverte miraculeusement dans la tour.

Dans la suivante, Barbe s’étant enfuie dans la campagne est poursuivie par son père et ses gens. Un berger indique à Dioscore sa cachette, mais il est aussitôt changé en statue de pierre et ses moutons en sauterelles.

Dioscore ramène sa fille au château, où elle est déshabillée et fouettée pour qu’elle abjure.

Le quatrième panneau, en bas à droite, montre Barbe dans la tour où, devant son refus de renier sa foi, son père l’a enfermée. Elle exhorte celui-ci à se convertir.

Dans le panneau suivant nous voyons Barbe dans la tour, distribuant des aumônes à des pauvres.

Le dernier représente sainte Barbe accueillie au ciel tenant la palme du martyre.

Il est évident que des scènes ont disparu, en particulier celles de la décapitation de sainte Barbe et de la punition subie par Dioscore, lesquelles étaient les plus aptes à impressionner les fidèles.

Les artistes mettaient souvent, dans leurs compositions, leur vision personnelle ou celle de leur commanditaire. Ainsi la scène représentant Barbe faisant la charité dans sa tour, n’est relatée nulle part à notre connaissance, et n’est pas crédible compte tenu de la situation de prisonnière de la sainte. Cette scène n’avait qu’un but pédagogique.

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Saint-Denis, patron de l’église de Wissous

L’église de Wissous a été construite et vraisemblablement consacrée au 12e siècle. Nous ne lui connaissons pas d’autre patronyme que celui de Saint-Denis. Le site de Wissous existait préalablement mais nous ne savons pas si un autre sanctuaire avait précédé l’église actuelle.

Sainte Geneviève avait une dévotion particulière pour Saint-Denis dont le nom apparaît pour la première fois dans l’ouvrage « Vie de Sainte Geneviève » vers 520. Elle fit ériger une église à l’emplacement de son tombeau au « Vicus Catulliacus ». C’est à partir de cette époque que se développa une importante dévotion pour Saint-Denis dont le nom fut donné à de nombreux sanctuaires.

Le roi Dagobert, au VII° siècle, fit reconstruire l’église érigée par Sainte Geneviève, qui devint abbatiale et nécropole des rois de France.

La vie de Saint-Denis est entourée de mystère et de légendes. Il est considéré comme le premier évêque de Lutèce, la future capitale de la France. Certains auteurs, pour des raisons politiques, situent son existence au 1° siècle afin de faire croire que Denis a connu les apôtres. Volontairement ou involontairement des chroniqueurs l’ont confondu avec d’autres Denis.

Il meurt martyr, le plus vraisemblablement, entre 250 et 270 après JC et est enterré à l’emplacement de la basilique Saint-Denis.

Son existence est également mentionnée par Grégoire de Tours (538-594 après JC) dans son « Histoire des Francs ». D’après lui, à l’époque de l’empereur Dèce, Denis se rendit à Rome accompagné du prêtre Rustique et du diacre Eleuthère pour y rencontrer le pape Saint Fabien.

D’autres sources, moins crédibles, placent cet épisode au 1° siècle à l’époque du pape Saint-Clément.

Le pape envoya Denys, (du grec Dionysos), vers 250, évangéliser la région de Lutèce. Denys repartit avec ses deux compagnons et serait entré dans Lutèce par la porte Saint-Jacques. Il prêcha la nouvelle religion et convertit beaucoup de païens. Plusieurs chapelles furent construites. Les autorités romaines, alarmées par la progression du christianisme, déclenchèrent à la demande des empereurs Dèce, Valérien et Dioclésien, une vague de persécutions dont fut victime Denis. Avec ses compagnons il eut la tête tranchée au lieu qui porte le nom de Montmartre ou Mont des Martyrs.

Selon la légende, propagée par la chronique « Les Vies de Saint Denis » à l’époque carolingienne, son corps se releva et Denis prenant sa tête entre ses mains marcha pendant 6 kilomètres jusqu’à un lieu appelé maintenant Saint-Denis. Il remit sa tête à une femme romaine appelée Catulla et s’écroula. Il fut enseveli à cet endroit.

Suivant d’autres écrits plus crédibles, Catulla décide de s’emparer des corps par ruse et de les enterrer dans un champ de sa propriété à l’emplacement de l’actuelle basilique Saint Denis.

Le patron de notre église n’est pas à confondre avec le célèbre théologien Denis

l’Aréopagite, disciple de Saint Paul, avec lequel il a été confondu trop souvent.

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L’envol de la flottille aérienne de Dupuis-Delcourt de Wissous le 7 novembre 1824

DE WISSOUS, DUPUIS-DELCOURT S’ENVOLE POUR LA PREMIERE FOIS AVEC SA FLOTTILLE AERIENNE

C’est en faisant des recherches sur l’histoire de Wissous pour réaliser une monographie sur la commune que j’ai fait connaissance de Jean François DUPUIS DELCOURT. Ce pionnier de l’aéronautique m’était complètement inconnu comme cela doit être le cas pour tous ceux qui ne sont pas spécialistes de cette activité. Pourtant comme je vais essayer de vous le montrer il mérite mieux que l’oubli dans lequel il est tombé.

Au cours de mes recherches, j’ai découvert que c’est à Wissous que DUPUIS DECOURT avait réussi à faire décoller pour la première fois son étrange et expérimentale « flottille aérostatique ». Cette expérience s’est déroulée le 7 novembre 1824 à partir du parc du château de Montjean.

Pour en savoir un peu plus, j’ai consulté les archives du musée de l’aviation du Bourget.

En plus du compte rendu détaillé du vol du 7 novembre 1824, j’ai pu avoir connaissance de sa biographie qui m’a permis de me rendre compte des mérites de cet aéronaute méconnu et donné l’envi de le sortir de l’oubli au moins dans ma commune.

Jean-François DUPUIS-DELCOURT est né le 25 mars 1802 à Berru petit village à l’est de Reims qui a été rayé de la carte lors de la première guerre mondiale. Il se passionne très jeune pour l’aérostation et à 22 ans, au prix de difficultés techniques et financières énormes, il réussi à construire sa « flottille aérienne », constituée d’un ballon central entouré de quatre autres ballons plus petits. Il pensait que son dispositif lui permettrait d’avoir une certaine possibilité de diriger sa flottille sans être entièrement à la merci des vents.

Un essai infructueux de la faire décoller s’est déroulé le 13 juin 1824 à partir du Champs de Mars. La deuxième tentative, cette fois réussie, a donc eu lieu à Wissous

Cette ascension fut suivie de beaucoup d’autres sous le règne de Louis Philippe, certaines la nuit ou sur deux jours avec étape.

En 1842, lors d’une ascension, l’oxyde de carbone qu’il avait mélangé à l’hydrogène faillit lui coûter la vie.

A cette époque, il étudia un appareil destiné à lutter contre la grêle « l’électro substracteur ». C’était un ballon allongé en cuivre équipé de pointes et retenu au sol au moyen de câbles métalliques. Un prototype fut réalisé mais ne put s’élever. Il finit à la ferraille.

En 1847 au cours d’une expérience à Bruxelles, avec le ballon à hélices du docteur Van Hecke, son passager ayant sauté de la nacelle sans prévenir, le ballon repartit à une très grande hauteur qui malheureusement n’a pas été mesurée.

Il travailla aussi dans les années 1850 sur un dirigeable à hélice et gouvernail de profondeur, ce qui était nouveau à l’époque.

Mais la grande passion de DUPUIS-DELCOURT aura été de collectionner tout ce qu’il a pu sur l’art aérostatique. Il a connu toutes les personnes importantes de ce domaine durant sa vie.

Malgré ses faibles ressources et même son dénuement, il a amassé une collection considérable qui après sa mort passera entre divers mains pour enfin être conservée par le Musée de l’Air, ce pour quoi DUPUIS-DELCOURT s’était battu toute sa vie.

En 1852, il fonda la Société Aérostatique et Météorologique de France. Il publia de nombreux ouvrages en particulier le Manuel de l’Aéronaute qui eu une grande influence sur le milieu de l’aérostation jusqu’en 1900.

Un peu touche à tout, il s’occupa d’art dramatique, dirigea des théâtres, écrivit des pièces et même tenta de se lancer dans la fabrication du sucre.

C’est en 1857 qu’il eut l’idée qui le fait réellement passer à la postérité. Il publie « Considérations sur l’utilité de la fondation d’un Musée Aérostatique ». L’idée, de ce qui deviendra le Musée de l’Air, est lancée mais ce n’est qu’après la première guerre mondiale qu’elle fut reprise et concrétisée réellement après la seconde.

DUPUIS-DELCOURT décède le 2 avril 1864 dans la plus grande pauvreté. Heureusement ses chères collections, après bien des vicissitudes, sont maintenant au Musée de l’Air dont le premier il avait lancé l’idée.

La fameuse journée du 7 novembre 1824 à Wissous

La période n’était pas très favorable, mais DUPUIS-DELCOURT depuis son échec du Champs de Mars en juin était impatient de retenter l’expérience. Après bien des recherches, le Duc d’Aumont lui proposa de mettre à sa disposition le parc de sa propriété de Montjean à Wissous pour son nouvel essai lequel fut fixé au 7 novembre.

Ce premier envol de la flottille aérienne n’était pas destiné à tester sa maniabilité, mais seulement dans un premier temps à observer son comportement en l’air.

Le temps était maussade, les nuages bas et il avait plu dans la matinée.

A 15h15, la flottille, où avaient pris place DUPUIS-DELCOURT et son collaborateur J.M. RICHARD, s’éleva devant une quinzaine de personnes dont la duchesse d’Aumont. Le vent étant très faible la flottille monta verticalement de 600 mètres et entra dans les nuages qui cachèrent le sol aux aéronautes.

Après avoir traversée lentement plusieurs couches de nuages jusqu’à 1400 mètres, la flottille fut propulsée rapidement à 2200 mètres. Soumise à des vents instables et tourbillonnants, elle décrivit alors des courbes qui la ramenaient au dessus du domaine de Montjean.

Etant redescendue à 1850 mètres, la flottille s’est dirigée vers la Seine qu’elle a traversée au niveau de Choisy le Roi. Elle se mit alors à décrire des ellipses qui la ramenaient au même point. La température était tombée à 3 degrés au dessous de zéro.

Les aéronautes ont pu alors observer le paysage sur 45 kms environ. La flottille passa au dessus du confluent de la Seine et de la Marne et se dirigea entre Choisy le Roi et Thiais.

Par mesure de sécurité ils actionnèrent la soupape, mais celle-ci semble t il se coinça ce qui occasionna une descente rapide de la flottille. Ils jetèrent tout le lest restant et touchèrent sans dommage le sol dans un champ labourée à 16h 05.

Ils avaient emmené avec eux un petit chien pour étudier sa respiration en altitude. Il ne fut pas affecté bien que la flottille s’éleva jusqu’à 2600 mètres.

Le ballon principal continuant à se dégonfler DEPUIS-DELCOURT décida d’arrêter là l’expérience et les aéronautes se rendirent à Choisy le Roi accompagnés d’une foule nombreuse accourue à la vue de la flottille.

Un procès verbal de cet atterrissage fut établi par des personnalités de Choisy le Roi ayant assisté à l’événement.

Je milite depuis de nombreuses années pour que cet événement soit signalé par une plaque apposée dans l’enceinte du domaine de Montjean. L’inauguration de cette plaque pourrait donner lieu à une manifestation à laquelle seraient conviés le Musée de l’Air et les associations d’aérostation. Une présentation de ballons pourrait être envisagée à cette occasion.

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Il était une fois l’Arpajonnais à Wissous

A la fin du 19e siècle, le Hurepoix, grande plaine fertile essentiellement agricole, manque de communications avec le « le ventre de Paris » ce qui freine son expansion.

En 1876, les communes concernées du sud de Paris, dont Wissous, demandent la construction d’un chemin de fer les reliant directement à la capitale. Le but de cette ligne est de transporter les voyageurs mais surtout d’acheminer les produits maraichers et agricoles vers les halles centrales de Paris rénovées en 1866 par Baltard.

Son importance économique attise les rivalités. Différents projets sont étudiés puis abandonnés. Finalement une convention est signée entre le ministre des travaux publics et la « Compagnie des chemins de fer sur la route d’Arpajon » ( CPA) le 13 février 1891 par le président de la République Sadi Carnot. Ce tramway a été nommé « L’Arpajonnais » par la suite.

Wissous a été naturellement partie prenante concernant ce projet qui l’intéressait au premier chef en tant que commune agricole. Les municipalités de l’époque ont eu à délibérer de nombreuses fois sur ce projet en particulier sur le trajet de la ligne.

En effet au début du projet la ligne longeait la nationale 20 de la porte d’Orléans jusqu’à Arpajon et ne passait pas par Wissous. Le 29 juin 1886 le conseil municipal de Wissous demande une modification du trajet pour que la commune Wissous soit desservie et propose de verser 8000 francs pendant 10 ans pour obtenir ce détour.

Cette modification, appuyée par les communes de Morangis et de Chilly Mazarin qui pourront en bénéficier, est acceptée. Dans un premier temps il est prévu que le train traverse le centre du village.

Le conseil municipal demande avec succès une modification du trajet.

Après la décision de faire passer l’Arpajonnais par Wissous, il était prévu que le train, depuis la nationale 20 à Antony, emprunterait l’actuelle RD 167 ( la route d’Antony). La traversée de la ligne stratégique (la ligne C) posait d’importants problèmes techniques aussi le trajet fut modifié. Il fut décidé que le train longerait la nationale 20 jusqu’au petit Massy en passant sous le pont existant de la ligne stratégique. Au petit Massy, il bifurquerait à gauche pour emprunter sur le bas côté nord la nationale 32 Paris à Brunoy (maintenant Pavé de Wissous, rue André Dolimier)

Le conseil municipal entérine ce nouveau trajet le 25 juin 1894. Une enquête publique sur ce nouveau trajet se déroule entre le 3 juillet et le 6 aout 1894.

Des travaux avaient déjà été effectués sur le trajet original et l’emprise prévue comportait l’impasse de Château gaillard et l’allée de Verdun et des Anciens Combattants. Ces emprises ont été récupérées ensuite par la commune.

Les travaux de construction de la ligne commencent en février 1891. C’est dans le courant de 1895 que la commune de Wissous commença à être desservie par l’Arpajonnais. Celui-ci traversait la rue Dolimier pour s’engager dans une emprise occupée maintenant par la rue Louis Boussard.

C’est au niveau de cette traversée de la rue Dolimier que l’Arpajonnais tua le 7 décembre Jules Alexandre Bongre âgé de 37 ans ouvrier agricole conduisant un attelage. Une stèle commémorative de ce drame fut érigée près de là, en limite séparative du domaine communal, par la communauté agricole de Wissous.

Le terrain jouxtant la stèle a été vendu en 2011  la stèle mémorielle, plus que centenaire, fut envoyée à la décharge.

La gare était située à l’emplacement du bâtiment moderne occupé par les Petits Loups. L’ancien bâtiment qui après acquisition par la commune avait accueilli la première pharmacie de Wissous a été rasé au début des années 1980 alors qu’il était encore solide et aurait pu être réutilisé. C’était une des rares gare de l’Arpajonnais encore debout.

La ligne traversait ensuite la rue George Colin actuelle et poursuivait son trajet par la rue du Chemin de Fer pour se diriger vers Morangis.

Elle avait 37 kms de long dont 5 kms dans Paris.

Au début, la traction de l’Arpajonnais se faisait à vapeur avec tous les inconvénients (fumées, odeurs escarbilles, bruits …) pour les passagers et les riverains.

La ligne est électrifiée jusqu’à Antony à partir de 1901. Un changement de motrice s’effectue pont d’Antony.

A partir de 1904, le conseil municipal de Wissous demande régulièrement l’électrification de l’Arpajonnais jusqu’à Arpajon ou au moins jusqu’à Wissous. Pour la Cie PA cela n’est pas envisageable, car il aurait fallu créer une nouvelle usine électrique à Antony, celle de Montrouge ne pouvant assumer le transport électrique sur une aussi grande distance.

Notre commune demande aussi une augmentation de la vitesse des tramways en particulier voyageurs qui est fixé contractuellement à 15 km/h en agglomération et à 25 km/h ailleurs. Celle-ci ne fut pas modifiée et la lenteur de l’Arpajonnais devint de plus en plus un handicap.

Wissous se plaint à plusieurs reprises du mauvais service du tramway (horaires, fréquences, éclairage, …)

Les déplacements avec l’Arpajonnais sont l’objet d’articles humoristiques dans la presse dont Wissous est la vedette.

Le 18 juin 1922, un enfant de Wissous, Maurice Raymond Vallet, a les deux jambes sectionnées à Antony par l’Arpajonnais. Transporté à l’Hôpital des Enfants Malades il est opéré avec succès et sauvé. La commune prend en charge les dépenses. Il a été jusqu’à la fin du siècle dernier une figure courageuse de Wissous malgré son handicap.

C’est à Wissous que se produisit le dernier accident de l’Arpajonnais. Le 8 avril 1936 il déraille à 100 mètre de la gare et la motrice vient heurter une tourelle de la propriété de Château Gaillard. Cet accident fit deux blessés dont un grave : le conducteur.

La ligne concurrencée par les véhicules automobiles n’était plus rentable, et cessa ses activités au cours de l’été de la même année. Au mois d’octobre 1936 la commune de Wissous fut desservi e par des bus.

En 1901, Wissous avait 776 habitants et deux gares sur son territoire desservies par deux lignes de chemin de fer. Aujourd’hui, notre commune a plus de 6000 habitants et aucun train ne s’y arrête.

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Histoire

Wissous pendant la Première Guerre mondiale

A la déclaration de la guerre le 3 août 1914, Wissous comptait environ 850 habitants. C’était un village essentiellement agricole. Le maire était Charles Henri Legros.

Tous les hommes en âge de porter les armes sont mobilisés et en particulier M. Maurice Lespagnol le directeur de l’école des garçons. Ceux-ci furent privés d’enseignement pendant un an, jusqu’à l’arrivée en 1915 d’une institutrice belge Mme André. Fin 1916 Melle Guillemet remplace M. Lespagnol toujours mobilisé.

Mademoiselle Marie Besnard directrice de l’école des filles, utilise l’argent consacré aux récompenses scolaires ainsi que celui de quêtes, à la confection par les élèves de colis pour les « poilus ». Les colis étaient accompagnés de mots écrits par les enfants. Ces lettres et les remerciements des soldats ont été rassemblés dans un recueil par Melle Besnard. La famille de celle-ci en a fait don à la commune.

Pendant toute la guerre, le corps enseignant de Wissous était entièrement féminin.

Pour protéger l’aérodrome militaire d’Orly, une batterie de DCA fut installée à l’est de la rue Neuve (actuellement rue Guillaume Bigourdan). Les serveurs étaient hébergés dans le village.

Le château de Montjean fut transformé en centre militaire de convalescence pour les blessés.

En 1917 Wissous perd son garde champêtre M. Hansen qui est mobilisé à son tour.

Pour le chauffage, des coupes de bois sévères sont décidés en particulier au Bois Charlet.


Le tableau ci-dessous présente les soldats Morts pour la France suivant la date de leur décès et figurant sur le monument aux Morts de Wissous ou enterrés dans le vieux cimetière de la commune.

NOM Prénom date et lieu de naissance corps et recrutement date de décès

EN 1914

DELORD Michel 18/05/1874 sergent 26° Rég. Territorial 4 ou 14 août 1914

Mort à l’hôpital militaire du château de Montjean des suites d’une maladie contractée pendant son service

(ce soldat, mort pour la France, figure sur l’état civil de Wissous mais pas sur le monument aux Morts. Il est enterré dans l’ancien cimetière)

DEBACKER Henri, Clément 15/12/1886 à Wissous 2°cl au 279° R.I.(Versailles) 25/8/1914

Tué à l’ennemi à Courbesseaux en Meurthe et Moselle

ROBINET Emile, Eugène 5/03/1885 à Paris 1°cl au 289° RI (Versailles) 6/09/1914

Tué à l’ennemi à la bataille de l’Ourcq dans la région de Saint-Soupplets (Seine et Marne)

LEMERCIER Henri, Jean-Louis 23/09/1887 à Torfou S/Lt au 71°.I.(Versailles) 21/09/1914

Tué à l’ennemi à Auvelais (actuellement Sambreville) en Belgique

LAURENT Paul 2/11/1875 à Bouray 2° cl au 5° R.I.(Versailles) 25/11/1914

Tué à l’ennemi au lieu-dit ‘Le Godat’ dans le village de Loivre (Marne)

FEHRENBACH René 1886 1914

Tué à l’ennemi à la première bataille de la Marne

Informations privées, aucune fiche trouvée sur ce soldat qui ne figure pas sur l’état civil de Wissous

EN 1915

GRUE Georges, Prosper, François 9/10/1893 à Paris 2° cl au 150° R.I. (Versailles) 25/03/1915

Tué à l’ennemi au Mort-Homme (Meuse)

LESERTEUR Marcel, Jean-Baptiste 29/06/1895 à Paris 18° 2°cl au 169° R.I. (Versailles) 12/05/1915

Tué à l’ennemi au Bois Le Prêtre en Meurthe et Moselle

CHERON-LAMBERT Etienne 17/09/1881 à Wissous 2 cl au 289° RI 25/05/1915

Mort au camp de Wittenberg en Allemagne

BRONNER Jean, Alfred 18/7/1893 à Paris 2°cl au 26° R.I. (Seine) 1/06/1915

Mort à l’hôpital auxiliaire d’Amiens des suites de blessures

BOUDOT Lucien, Marie, Anselme 30/09/1881 à Crozant S/Lt au 39° R.I. 7/06/1915

Tué à l’ennemi à Neuville-St-Vaast (Pas de Calais) lors de la 1° bataille de l’Artois

EN 1916

FERNICLE Lucien, Paul 25/01/1887 à Wissous 2° cl au 26° Bat. de chasseurs (Vesrsailles) 20/01/1916

Tué à l’ennemi aux tranchées de Souain-Perthes-Les-Hurlus (Marne) par des éclats de torpilles

LOUVEAU Edmond, Jean-Baptiste 2/12/1873 à Carrière/Poissy 2° cl au 18° R.I. territorial(Versailles) 11/04/1916

Tué à l’ennemi à Tilloy-Est (Somme)

VAUDIN Charles, Marcel 11/12/1896 à Paris 6° Brigadier au 106° Rég. d’Artillerie Lourde (Versailles) 19/5/1916

Blessé mortellement à la Côte 106 au Verdonnet de Wacques commune de Souain-Perthes-Les-Hurlus (Marne) par des éclats d’obus

LACHELIER François Barthélémy 28/10/1896 à Paris 6° 26° Régim. d’artillerie (Seine) 10/07/1916

2° canonnier conducteur, tué à l’ennemi à Conchy-les- Pots (Oise)

BALU Alexandre Victor le 5/5/1873 à Wissous 59° Reg Territorial 4/10/1916

Disparu dans le torpillage du transport de troupes Gallia

PICARD Emile, Honoré 2/2/1888 à Wissous 2°cl au 113° R.I. (Versailles) 20/11/1916

Tué à l’ennemi à Douaumont au Ravin de Bazil

ZOLLA Bernard 1896 1916

Tué à l’ennemi à la côte 304 à Verdun lors d’une mission volontaire

Informations privées, aucune fiche trouvée sur ce soldat qui ne figure pas sur l’état civil de Wissous

EN 1917

LOUIS Jules, François 22/12/1876 à Corps Nuds 2° cl au 79° Reg Territorial (Versailles) 19/04/1917

Tué à l’ennemi à Nieuport (Belgique) par des éclats d’obus

CHARRON Eugène 12/09/1896 2° cl au 51° R.I. 5/5/1917

Tué à l’ennemi à ST Heurel-La-Neuville (Marne) ?

EN 1918

POUPINEL Jean, Charles Henri 27/11/1882 à Versailles Lt au 106° Reg. d’Artillerie (Seine) 8/04/1918

Mort à l’hôpital n°11 de Beauvais des suites de ses blessures

BARON Georges, Victor, Julien 1/04/1876 à Paris caporal au rég. de marche de la Légion (Seine) 26/04/1918

Mort de ses blessures au bois de Hangard , commune de Laventie (Somme)

DURAND Camille, Joseph 18/2/1882 à Wissous 2°cl au 19° R.I. (Versailles) 1/05/1918

Mort à l’asile de Bron des suites d’une maladie mentale consécutive à la guerre

ROUILLON Joseph, Isidore, Désiré 10/3/1897 à Wissous 275° Rég. d’Artillerie de campagne 26/7/1918

2° canonnier conducteur tué à l’ennemi par éclats d’obus à Saint-Rémy-Blanzy (Aisne)

LE PANNETIER René, Eugène 26/12/1889 à Laval 2° cl au 60° R.I. (Laval) 30/7/1918

Tué à l’ennemi à Ville-en-Tardenois (Marne)

DESPLACES Maurice, Alfred 15/09/1896 à Wissous 2° classe au 24° RI 12/08/1918

Tué à l’ennemi à Canny/Matz (Oise)

BARON Etienne 4/12/1896 à Wissous caporal au 83° RI 28/10/1918

Mort pour la France des suites d’une maladie contactée en service

(ce soldat mort pour la France figure sur l’état civil de Wissous mais pas sur le monument aux Morts)

SOLDATS ENTERRES DANS LE VIEUX CIMETIERE DE WISSOUS

Delord Michel sergent au 26° Rég Territorial décédé vers le 13 aout 1914 (ne figure pas sur le monument aux Morts

Corniau Pierre section coloniale mort le 11mars 1916 (ne figure pas sur le monument aux Morts)

Louveau Edouard J.B. mort le 11 avril 1916

Picard Emile mort le 24 novembre 1916

Durand Camille mort le 1° mai 1918

Commentaires : ce tableau rassemble les informations recueillies dans les archives. Il comporte 27 noms de soldats morts pour la France dont 25 des 28 soldats morts pour la France figurant sur le monument au Morts de Wissous.

Aucune fiche identifiable dans les archives officielles n’a été trouvée pour Louis Chéron, René Fehrenbach, Raymond Noisy, Eugène Verdier et Bernard Zolla.

Les informations sur René Fehrenbach et Bernard Zolla ont été données par la famille Mouchez.

Trois petits fils de l’Amiral Mouchez sont morts pour la France pendant la guerre de 14/18 : René Fehrenbach, Bernard Zolla et François Lachelier.

Pour figurer sur le monument aux Morts, il faut être né dans la commune, ou y être domicilié au moment de la mobilisation. La famille peut donner son avis.

Wissous a perdu 3,53 % de sa population dans les combats de la guerre de 14/18 soit environ 7% des habitants de sexe masculin, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne nationale.

En 1926 les sections locales des anciens combattants ont demandé à la commune d’ajouter sur le monument aux morts les noms d’Emile Weibel et de Mary Arnoud morts des suites de leurs blessures après la fin de la guerre. Le conseil municipal de Wissous a refusé.

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Histoire

Un marquis clandestin à Wissous pendant la Révolution

Mme Liliane VIDAL, membre du Cercle Généalogique de l’Essonne, nous a fait part de la découverte par son association dans les archives du département d’un fait inconnu et romanesque qui eut Wissous comme théâtre pendant la Révolution. Nous les en remercions. A partir de cette information documentée envoyée, nous avons fait des recherches pour compléter la connaissance des personnages.

Pendant la Révolution, nombre de membres de la noblesse ont émigré pour échapper à un triste sort. Ce ne fut pas le cas de Benjamin Léonor Frotier de la Coste-Messelière, Marquis de la Coste-Messelière. Ce rejeton d’une vieille famille du Poitou dont les lettres de noblesse remontent au 14° siècle, a préféré entrer dans la clandestinité à Wissous en y épousant sous un faux nom une roturière Rose Barbe Balleti, née le 6-11-1769, fille de cultivateurs sans doute d’origine italienne, le 27 nivose An II (16 janvier 1794). Le marié se déclare être Benjamin Eléonor Louis Frotier Lacoste âgé de 33 ans, né à Paris le 10-08-1760, date de la naissance du Marquis de la Coste-Messelière. Les recherches généalogiques ont aisément dévoilé l’identité du noble fuyard, se faisant passer pour un honnête ‘laboureur’.

Celui-ci venait de divorcer de Justine Saint-George de Vérac le 15-07-1793, dont il eut un fils. Il ne devait plus être en honneur de sainteté dans sa famille du fait de ce divorce et de sa mésalliance. Cela peut être aussi une explication à son entrée en clandestinité. Pour vivre heureux vivons cachés.

Mais qui était ce mystérieux Marquis, fils du comte Louis Marie Joseph Frotier de la Coste-Messelière (1725-1778) ? Il fut capitaine de dragons au régiment de La Rochefoucauld, mestre de cavalerie, ministre plénipotentiaire du roi et fut reçu à la cour en 1780. Elu député de la noblesse aux Etats Généraux de 1789,( du 22 mars 1789 au 30 septembre 1791) il prit des positions très libérales en particulier contre les privilèges du clergé. Il présida en 1790 la commission chargée de la liquidation des biens de celui-ci et en a bien profité pour racheté ses biens dans le Poitou. Prudemment, Robespierre étant toujours là et la terreur faisant rage, il disparaît momentanément dans la clandestinité au début de 1794*.

Après la chute de Robespierre, il continue à vivre à Wissous sous son nom d’emprunt et ne quitte la commune que 6 ans après s’y être réfugié. Partisan de Bonaparte, il réapparaît alors sous sa véritable identité et est nommé sous-préfet de Moselle le 19 germinal an VIII (9 avril 1800), puis préfet de l’Allier le 21 thermidor an X (13 aout 1802). Membre de la légion d’honneur le 25 prairial an XII (14/06/1804), il meurt subitement à Moulin à son poste, le 3 juillet 1806.

Pendant leur séjour à Wissous, le couple Frotier-Lacoste donne naissance à trois enfants ( deux garçons et une fille). En 1800 et en 1804, deux autres enfants naîtront, un garçon et une fille.

Sans tomber dans le sentimentalisme, on est porté à croire que la trajectoire romanesque du Marquis semble indiquer une véritable histoire d’amour entre celui-ci et sa deuxième femme épousée très peu de temps après son divorce. Sa réapparition publique tardive en serait aussi une autre preuve.

Il semble certain que les habitants de Wissous ont protégé le couple clandestin lui permettant de couler des jours tranquilles dans la commune en attendant des jours meilleurs.

* Selon une source, le Marquis aurait été arrêté au cours de l’An IV (du 23 septembre 1795 au 21 septembre 1796) comme émigré, traduit devant le tribunal criminel et acquitté. Cela semble peu plausible, puisqu’à cette époque il se cachait sous une fausse identité à Wissous.