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L’amiral Ernest Mouchez

Cet article a pour but de faire connaitre à la population un personnage important qui a vécu à Wissous à partir de 1870 et où il décéda le 25 juin 1892. Sa propriété existe toujours et est encore habitée par des descendants de sa famille. Une rue de la commune porte son nom.

Ernest Mouchez est né à Madrid le 24 août 1821. Confié à de la famille en France, il entre au Collège royal de Louis le Grand en 1831, puis en 1836 à celui de Versailles. Il est reçu à l’Ecole Navale en 1837 et se retrouve à Brest sur l’Orion. Il y montrera plus de goût pour les sciences que pour la marine. Il en sort en 1839 avec le titre d’élève de 2° classe et est embarqué sur la corvette La Fortune pour sa première croisière qui sera suivi d’autres pour une durée de 3 ans. A son retour à Brest il passe avec succès l’examen d’enseigne de vaisseau. Au cours de ces croisières et des suivantes il s’intéresse aux cartes marines, et à la position très approximative des navires à l’époque. Il met au point sa lunette méridienne portative. En 1850 il est nommé lieutenant de vaisseau, grade qu’il étrennera pour un tour du monde sur La Capricieuse qui durera près de 4 ans. A son retour ses travaux attirèrent l’attention d’Urbain Le Verrier le directeur de l’Observatoire de Paris. La carrière d’Ernest Mouchez était tracée : ce sera l’hydrographie. Cette carrière commence avec le commandement de l’aviso le Bisson en 1856 avec lequel il fait pendant 4 ans de nombreux relevés hydrographiques en Amériques du sud. Il continua ses travaux dans le même domaine et le long du Brésil aux commandes du D’Entrecasteaux en 1861 et 1862. Au cours de cette campagne il avait été promu capitaine de frégate le 10 août 1861.

Ernest Mouchez se maria en décembre 1862 avec Carlota fille cadette de sa demi-sœur Sophie.

Il prit en août 1864, le commandement du Lamotte-Piquet avec lequel il poursuivit ses études le long du Brésil. Il rentre en France en septembre 1866.

Pour Ernest Mouchez la période 1867/1876 sera consacrée à des études hydrographiques le long des côtes d’Afrique du Nord, interrompues momentanément par la guerre de 1870. En mars 1868 il est nommé capitaine de vaisseau.

Il acquiert le 24 juin 1870 sa propriété de Wissous, trois semaines avant la déclaration de guerre à la Prusse. Cette demeure, sera saccagée par la soldatesque et nécessitera d’importants travaux de restauration.

Gambetta ministre de la guerre nomme le capitaine de vaisseau Mouchez commandant des troupes de terre et de mer du Havre pour défendre la ville. Peu après il est envoyé à Rouen avec le même objectif. La ville indéfendable est occupée par les prussiens. Les évènements l’amènent à reprendre la direction de la défense du Havre qui résistera jusqu’à la signature de l’armistice.

Ernest Mouchez, commandant la Dive, se rend sur l’ile Saint-Paul dans l’Océan Indien d’où il observe le 9 décembre 1874 la planète Vénus traverser le disque solaire. Il pose avec succès sa candidature à l’Académie des Sciences en juillet 1875. Il termina ensuite jusqu’en 1878 ses travaux hydrographiques sur les côtes d’Afrique du Nord. Il entreprend des travaux d’embellissement de sa propriété de Wissous, ou il séjourne fréquemment. Il y fait construire un petit observatoire au sommet de son habitation.

Suite au décès d’Urbain Le Verrier directeur de l’Observatoire de Paris, Ernest Mouchez pose sa candidature qui est retenue le 10 mai 1878. La Marine le détacha dans ses nouvelles fonctions et le nomma contre-amiral. En février 1883, l’Amiral Mouchez fait un don de 2000 francs de l’époque pour améliorer la rue qui porte son nom actuellement. Il fait au printemps de 1892 un voyage en Afrique du Nord et en Italie qui semble l’avoir beaucoup fatigué. Après un dernier passage à l’Observatoire il s’éteint le lendemain 25 juin 1892 dans sa propriété de Wissous. Il est enterré à Chatou où sa famille possédait un domaine.

Le conseil municipal de Wissous décide le 13 novembre 1892, de donner le donner le nom de l’Amiral à la rue le porte actuellement, pour services rendus à la commune.

En dehors d’une rue à Wissous, trois autres artères portent le nom de l’Amiral, une à Paris à cheval sur le 13° et 14° arrondissement, une au Havre et une autre à Chatou. Une statue de l’Amiral a été érigée au Havre, mais en 1943 les allemands pour se venger peut être de celui-ci d’avoir tenu tête aux prussiens en 1870, envoyèrent la statue à la fonderie.

Un navire hydrographe construit par l’arsenal de Cherbourg pour la Marine Nationale et lancé en 1936 a porté son nom.

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