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Histoire du domaine de Montjean

Le château, tel que nous le connaissons sous sa forme actuelle, a été construit sous l’Empire, au début du XIXe siècle. Montjean comportait alors deux propriétés : le château actuel qui appartenait au marquis de Clermont-Gallerande et un autre bâtiment démoli en 1900, propriété du général François de Chasseloup-Laubat.

 Le duc Adolphe-Henri- Emery d’Aumont (1785-1849), premier gentilhomme de la chambre  de feu le roi Louis XVIII, y résida également à partir de 1824.

Le 7 novembre 1824, l’aéronaute Jean-François DUPUIS-DELCOURT (1802-1864), à l’âge de 22ans, réussissait à partir du domaine de Montjean, la première ascension d’une « flottille aérostatique » expérimentale ; celle-ci était composée de 5 ballons, le plus gros au centre supportant la nacelle et 4 autres plus petits disposés autour. Cet assemblage expérimental était destiné à obtenir un certain degré de pilotage; atteignant une altitude de 2600 m , la flottille dont les ballons s’étaient dégonflés se posa ensuite à Choisy-le-Roi.    

DUPUIS-DELCOURT fonda en 1852 la « Société Aérostatique et Météorologique de France ». Il fut le premier à lancer l’idée en 1857 d’un musée de l’aérostatique ancêtre de l’aéronautique ; elle ne se concrétisa qu’en 1918.

Après une succession de propriétaires aux XIXe et XXe siècles, le château servit d’hôpital militaire durant la Première Guerre Mondiale avant d’être occupé par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre Mondiale de 1942 à 1945.

En 1946, il fut utilisé par Air France pour la sélection et le recrutement des premières hôtesses de l’air ; le premier vol avec hôtesse à bord a été réalisé lors de la 1ère liaison aérienne Paris – New York en DC4 le 1er juillet de la même année (19h50 de vol).

Il servit d’internat, de centre de formation des hôtesses et des stewards ainsi que des apprentis Mécaniciens avions, avant le transfert de cette activité au Centre d’Instruction de Vilgénis (domaine de Massy).

Plus récemment le domaine aurait servi de décharge à gravats provenant de la construction de l’aéroport d’Orly, puis suite à l’élargissement de l’autoroute du Sud qui le longe.

L’une des propriétés a été démolie en 1900 et l’autre fut acquise par les membres de la famille DARBLAY.

Le domaine du château de MONTJEAN (parc de 17HA) a été acheté par la ville de WISSOUS avec l’aide du Conseil Général de l’Essonne en 2002 .

Le château est à l’époque en mauvais état mais le domaine est classé en Espace Naturel Sensible pour sa richesse de sa biodiversité.

En 2006 et 2007 le site est utilisé pour des animations médiévales, puis en 2009, après la reprise totale du lieu par la commune de WISSOUS, un important projet de valorisation a été lancé. Il n’y a plus d’usage d’insecticide, ce qui permet l’installation des ruches dont les abeilles, via la pollinisation, devraient assurer la reproduction d’une grande partie des espaces végétaux.

Installés dans les écuries restaurées du château, les attelages de Montjean, en partenariat avec la commune, vous proposent des promenades en calèches dans les différents parcs de la commune ou la ville de Wissous.

Le 10 mai 2010, le Conseil Général a approuvé une convention de gestion du domaine de Montjean avec la commune de WISSOUS. La convention répond à 3 objectifs :

  • l’amélioration de la biodiversité ;
  • le maintien du caractère naturel paysager ;
  • l’aménagement pour l’accueil et la sensibilisation du public.

L’équipe d’entretien du Conservatoire départemental des E.N.S.(Espace Naturel Sensible), intervient pour certains travaux d’abattage, d’élagage et de gestion écologique de milieux particuliers.

Une miellerie, dans laquelle un apiculteur sera installé, est en cours de réalisation dans une partie saine du château de Montjean.

Ce lieu de promenade, havre de paix, ouvert au public, vous fait totalement oublier sa proximité immédiate de villes à forte population et les différentes infrastructures dédiées aux activités économiques, industrielles et aéroportuaires si proches. 

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La culture de la vigne à Wissous

Les Romains ont développé la culture de la vigne en Gaule, et l’ont introduite dans les régions septentrionales en particulier dans les environs de Lutèce sous l’impulsion de l’empereur Probus (232-282). Ses successeurs ont fait d’ailleurs l’éloge des vins de Lutèce.

On ne sait pas quand la culture de la vigne commença à Wissous, mais des écrits en font état en 1284. Il en est question ensuite régulièrement.

Les vignes de Wissous, donnent un vin de consommation courante, qui alimente les besoins de la Capitale. Elles sont d’un très bon rapport, bien meilleur que celui des céréales. Le rendement est de 20 à 40 hl/ha. 

Malheureusement, elle est très dépendante de la situation politique du moment, et des ravages causés par les conflits. Pour reconstituer une vigne détruite il faut plusieurs années. Ainsi, on relève que 1465 fut de ce fait une très mauvaise année pour la production du vin à Wissous. 

Au milieu du XVI ième siècle, les vignerons de Wissous exploitaient des vignes sur les coteaux des Rabats à Antony. A cette époque le domaine seigneurial et la Fabrique de l’église St Denis possèdent également des vignes. 
Les vignerons de Wissous ne respectent pas toujours les bonnes conditions de culture de la vigne puisque qu’en 1560 la rive gauche du ru de Rungis, exposée au nord, en est plantée.
La qualité des vins de Wissous est très variable puisque leur prix varie dans des proportions de 1 à 4 en fonction de celle-ci.
La vigne à Wissous tenait une telle place dans l’économie du village que St Vincent, le patron des vignerons, avait sa chapelle à l’église St Denis. La vigne est cultivée en particulier sur les pentes des Glaises et au Bois Charlet et en général sur de petites parcelles de quelques centaines de mètres carrés. 

En 1600, 30% des exploitants agricoles étaient des vignerons et la vigne était cultivée sur 42 ha des terres de Wissous. Au milieu du XVII ième siècle, 40% des tenanciers (exploitants de tenures) sont des vignerons. 

A partir du XVIII ième siècle, les terres consacrées à la culture de la vigne diminuent. Leur surface passe à 10 ha en 1774, à 9 ha en 1782, à 5 ha en 1850 pour disparaître complètement en 1880 comme dans toute la région Ile de France en particulier à la suite des ravages dus au phylloxéra. 

Le vignoble de Montmartre est sans doute le seul de la région qui ait survécu, mais depuis quelques décennies, grâce à des initiatives pour la plupart communales, la vigne a été réintroduite pour des raisons culturelles et festives dans certaines communes de la région parisienne, d’où elle avait disparu. On peut citer Suresnes, Rosny-sous-Bois, Noisy-le-Grand, Villepinte … La vigne cultivée sur 11 ha en Ile de France produit environ 34 000 bouteilles.

Si dans un but culturel et d’animation la commune de Wissous envisageait de réintroduire la vigne sur son sol, une étude sérieuse devra être au préalable entreprise car sa culture est exigeante et la production de vin demande beaucoup de soins et de compétences.

La vigne a besoin d’un maximum d’ensoleillement et doit être planté dans un sol léger bien drainé mêlant argile, graviers et même galets. 

Le choix du cépage est aussi déterminant. Les cépages rustiques utilisés à Wissous nous sont inconnus, et ont sans doute disparu. 

Les sites sur lesquels le vignoble wissoussien était planté sont maintenant urbanisés et ils n’étaient pas d’ailleurs les plus favorables à son développement.

Nous pensons que le site le mieux adapté, est situé au sud du domaine de Montjean. Il faudrait créer un coteau artificiel en pente douce depuis le pied de la décharge dont le sol est bien drainant. Il faudrait naturellement nécessaire améliorer la qualité du sol. 
A notre avis l’idéal serait de réaliser des murets parallèles perpendiculaires à la ligne de pente, et contre lesquels les pieds de vignes seraient appuyés, pour satisfaire leur besoin de chaleur.

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Etymologie de « Wissous »

La commune pris son nom définitif après la fin de l’ancien régime, avec  la réintroduction du W.

Nous voudrions, une fois pour toute éliminer, Huit Sous et Huit Sources qui proviennent d’une écriture purement phonétique de personnes ne connaissant pas la commune.

L’abbé Varaigne, dans son livre sur Wissous a consacré un chapitre à l’étymologie du nom de notre commune.

Il y expose les différentes thèses connues à l’époque mais il conclut que l’origine de ce nom reste mystérieuse et non expliquée.

Ce qui est certain, c’est que ce nom mit beaucoup de temps à se stabiliser et à acquérir sa forme définitive.

C’est au XI° siècle qu’est apparu, pour la première fois, Wissous dans des documents anciens. A cette époque ceux-ci étaient écrits soit en latin, soit en langage vulgaire. Dans les documents en latin, on a relevé les écritures suivantes : Viccorium, Vizeorium, Vicederum, Villedorum et dans ceux écrits en langage vulgaire : Viceor, Vizeor, Vizoor, Viceors, Viceoz, Vilceors, Viceous, Viceour, Viceours, Vissours, Visoulz, Ville-Sous, Vuyssolz, Vuissoulx, Vuipsoubs.

Dans les textes de 1557 et de 1576 le W apparait dans Wissobs. On le retrouve aussi avec Wuissous, Wissols, Wissoubs, et Wissoubz, Wuissoubz dans le registre terrier  de la commune du XVII° siècle.

Du milieu du XVI° siècle à celui du XVIII° le V est malgré tout le plus souvent utilisé. On relève Vuisobz en 1576, Vuissouz en 1594, Vuisoubz en 1666, Vuissoubs en 1685, 1687, 1689, 1702, 1739, Vuissoubz en 1686, Vuissous en 1721, Vuissou en 1737, Uissous en 1740, Vissous en 1756, 1770, 1782 qui sera la dernière orthographe jusqu’à la Révolution.

En 1596 on note aussi l’écriture Huict-Solz

L’abbé Varaigne a aussi rencontré les écritures suivantes : Huissoubs, Huissous, Huict-Sous, Huit-Solz, Vissouls.

L’abbé Varaigne évoque la théorie de J.Longnon et J. Soyer selon laquelle le nom de notre commune aurait une origine germanique du fait que, d’après eux, les Gallo-Romains appelaient un village de la région VICUS SUEVORUM. Cette théorie est reprise également par Michel Roblin qui écrit que : « Wissous est probablement une formation en ville, sur un nom germanique déformé »

Un habitant de Wissous, Monsieur Joel Meyniel, a fait des recherches intéressantes dans cette voie Elles méritent, à notre avis, d’être versées à la contribution apportée pour élucider l’origine du nom de notre commune. Nous allons résumer l’essentiel du rapport qu’il a fait sur ses recherches.

A la fin de l’Empire Romain au Ve siècle, des tribus germaniques suèves, venant des bords de l’Elbe, auraient traversé notre pays pour finir par s’implanter dans la péninsule ibérique. Quelques groupes seraient restés dans la région de Lutèce et en particulier l’un d’entre eux aurait créé un village, que les autochtones ont appelés VICUS SUEVORUM, le village des Suèves.

Les clercs, de leur côté, ont donné à ce village le nom de VICERODUM qui signifierait le Village du Réservoir. Les suèves le traduisirent dans leur langue germanique en WIESESOULTZ ou WISSOULTZ.

Le W, considéré comme une lettre barbare pendant le Moyen Age, aura tendance à disparaître de l’orthographe de notre écriture naissante. La Révolution lui redonnera droit de cité.

En résumé, WISSOUS serait d’origine germanique et  signifierait « Le Village de la Source » ou « La Porte de la Source ».

La présence de nombreuses sources sur notre territoire, qui en faisait le château d’eau de Lutèce, ne peut que conforter cette explication. D’autre part il est attesté que les Suèves se mirent au service de l’Empire romain finissant. On désigna ces auxiliaires par le nom de lètes. On a détecté leur présence entre autre, au Mans, à Chartres, à Bayeux, à Clermont …

Cette thèse est séduisante, mais il reste des interrogations. En effet « WISS » en langue germanique signifie PRAIRIE et WISSOUS signifierait alors « La Prairie de la Source » ce qui ne serait plus la traduction de VICEDORUM. De plus il resterait à démonter de façon irréfutable que les Suèves se sont bien implantés à Wissous.

Une chose est certaine c’est qu’en aucun cas le nom de Wissous vient de  Huit-Sous ou de Huit-Sources.

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Un lieu de la résistance à Wissous pendant l’occupation

Pendant l’Occupation la propriété du capitaine de frégate Henri Tétrel située au 15 rue Guillaume Bigourdan a été le lieu d’évènements liés à la Résistance clandestine contre l’occupant.

En effet Henri Tétrel, époux d’Yvonne Terrin arrière petite fille de l’amiral Mouchez, avait hérité de cette propriété qui faisait partie du patrimoine immobilier de celui-ci.

Il était depuis novembre 1942 membre du réseau de renseignements britannique « Buckmaster » section du Spécial Opération Exécutive (SOE) en charge de la France. Le SOE était une armée clandestine créée par Winston Churchill en 1940. Henti Tétrel faisait parvenir à Londres des informations sur les usines de radio travaillant pour les allemands et dans lesquelles il était employé. Il hébergeait dans sa propriété de Wissous des agents de renseignement britanniques de passage.

Il remettait en particulier des informations à Miss Noor Inayat Khan, « Madeleine » dans la clandestinité, agent secret britannique membre du SOE.

Miss Noor, authentique princesse indienne mais également sujet britannique, était experte dans le maniement des postes émetteurs. Elle en possédait un qu’elle déplaçait d’un lieu à un autre pour éviter le repérage des allemands. Elle procéda à 5 émissions à partir de la propriété de Henri Tétrel entre le 15 août et 1° octobre 1943. Elle quittait rapidement celle-ci après la vacation car les allemands avaient détecté les émissions et après chacune d’elle leur véhicule radiogoniomètre se rapprochait de plus en plus près du 15 rue G. Bigourdan jusqu’à passer devant la propriété alors que Miss Noor était heureusement partie à pieds en empruntant les petites ruelles de Wissous. Pour éviter de mettre en danger de mort la famille du propriétaire elle cessa ses émissions de Wissous.

Miss Noor, sans doute dénoncée, fut arrêtée par la Gestapo peu après, à la fin du mois d’octobre dans un café à Paris. Elle fut envoyée au camp de concentration de Dachau où elle fut fusillée le 12 septembre 1944. Ce type d’exécution était pour les SS une marque de considération. Une plaque sur les bords de la Tamise à Londres rappelle son héroïsme.

Le capitaine de frégate Henri Tétrel poursuivit sa carrière militaire après la guerre. Il est nommé le 1° décembre 1954 secrétaire général militaire de la présidence de la République auprès de René Coty. Il est décoré de la légion d’honneur, de la croix de guerre, de la médaille de la Résistance et titulaire de plusieurs ordres étrangers et élevé au grade de Commandeur du Victoria Order.

En 1964 il est nommé contre amiral. Il décède en 2002 et est enterré à Wissous.

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Pourquoi une place Colonel Flatters à Wissous

L’épopée tragique du Colonel Flatters avait beaucoup marqué et impressionné l’écolier que j’étais après la dernière guerre. Mes instituteurs savaient émouvoir et nous rendre fiers de notre pays au travers le courage et l’héroïsme de personnages tels que le Colonel Flatters.

Aussi quand je suis arrivé à Wissous voilà bientôt 50 ans, je me suis demandé pourquoi il y avait une place Colonel Flatters dans la commune. La décolonisation étant passée par là je ne suis pas certain que l’on exalte encore le patriotisme au travers le destin du Colonel Flatters.

Il est vrai que depuis l’école primaire je n’avais plus entendu parler de ce personnage aussi la découverte de la place du Colonel Flatters a fait remonter des souvenirs d’enfance.

J’ai rapidement appris que le Colonel avait habité à Wissous jusqu’à sa mort en 1881. Mais rappelons rapidement sa biographie.

Paul  François XavierFlatters est né à Paris le 10 septembre 1832. Sorti  de Saint-Cyr en 1853 il participe à guerre de Crimée avec le grade de lieutenant et s’y distingue. Nommé capitaine en 1861 puis commandant en 1871, il reçoit la légion d’honneur en 1875.

Après avoir eu des commandements important dans le Sahara, il est élevé au grande de lieutenant-colonel en 1879 et chargé par le gouvernement de trouver le meilleur tracé d’une voie de chemin de fer transsaharienne reliant l’Algérie au Soudan.

Il prend la tête d’une première mission le 5 mars 1880 mais celle-ci pas suffisamment importante et rencontrant de nombreuses difficultés fut obligée de rebrousser chemin quelques semaines plus tard.

La seconde mission, comprenant un effectif considérablement augmenté et diversifié, quittait Ouargla le 5 décembre 1880 et s’enfonça dans le désert.

La colonne put avancer et travailler relativement tranquillement pendant les deux premiers mois. Arrivée près du Hoggar, un groupe dirigé par le Colonel Flatters part à la recherche d’un point d’eau, mais trahi par ses guides touaregs elle tombe dans une embuscade tendue par des coreligionnaires le 16 février 1881. Le Colonel est tué avec tous ses hommes. Il est décapité et son corps brulé. Le restant de la colonne après avoir résisté aux touaregs, a reflué vers le nord, mais privé de chameaux, 12 survivants seulement,sans un seul européen,  sur les 97 membres de la mission regagnèrent l’Algérie.

Le massacre de la mission Flatters eut un grand retentissement en France et porta un coup d’arrêt à la pénétration française au Sahara.

Le Colonel Flatters, a fait la plus grande partie de sa carrière hors de la France. Il était marié avec une demoiselle Legros, sœur d’un de ses condisciples de St Cyr et membre d’une vielle famille Wissoussienne. L’un de celle-ci, Charles Legros,  entré en 1895 au conseil municipal de Wissous en devint le maire en 1919. Il sera réélu en 1925 et 1929. Les époux Flatters habitaient la grande maison bourgeoise* sise 21 rue du Général de Gressot (anciennement grande rue de la Vallée) et le Colonel revenait régulièrement dans notre commune.

En 1882, la veuve du Colonel Flatters épousa le Général de Gressot qui donna son nom à la propriété qu’il habita alors jusqu’à sa mort en 1896 et à la rue la bordant.

Le général de Gressot est enterré dans le vieux cimetière de Wissous, dans lequel a été érigé une stèle à la mémoire du Colonel Flatters, puisque naturellement le corps de celui-ci n’a jamais été retrouvé.

Le 13 novembre 1892 le conseil municipal de Wissous, par délibération, donne le nom du Colonel Flatters à la place de l’église.  C’est grâce à cette place que nous nous souvenons de lui et de son passage à Wissous.

POURQUOI UNE PLACE COLONEL FLATTERS A WISSOUS
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La fresque de Sainte-Barbe de l’église de Wissous

Sainte Barbe est honorée chaque année, traditionnellement par la commune de Wissous, le premier dimanche de décembre, en particulier au cours d’une cérémonie religieuse.

Dans les hagiographies de sainte Barbe, il est difficile de séparer la légende de l’histoire. L’Eglise, elle même, ne semble pas être absolument certaine que ce personnage ait existé. En 1969, Barbe, dont la fête est le 4 décembre, fut même remplacée par Barbara dans le calendrier liturgique.

C’est donc avec la plus grande prudence que nous relatons le récit de sa courte existence telle que la raconte les historiens en particulier Siméon Métaphraste au Xe siècle et Baronius dans le « Martyrologue romain » publié en 1582.

Barbe au moment des événements qui ont conduit à son martyre vivait à Nicomédie (aujourd’hui Izmit) un port de la région de Bithynie en Turquie au bord de la mer Marmara. D’autres sources, apparemment moins crédibles, situent les faits à Héliopolis en Egypte près de la ville actuelle du Caire.

La date du martyre de Barbe est aussi incertaine. Il est probable qu’il s’est déroulé au cours d’une période de persécution à l’intérieur de l’empire romain. On a le choix entre l’année 235, sous le règne de l’empereur Maximin I dit « Le Thrace » ou, mais c’est peu probable, vers 303 sous celui de Maximien. D’autres historiens placent le martyre sous le règne de Maximin II Daïa proclamé César à Nicomédie en 306 et Auguste en 310.

Pour Siméon Métaphraste, Barbe a été martyrisée à Héliopolis, alors que régnait le tétrarque Galère (293-311).

Venons en maintenant aux événements proprement dits. Le père de Barbara, un riche satrape du nom de Dioscore, était un païen convaincu. Quand il partait en voyage il enfermait sa fille, dans une tour éclairée par deux fenêtres, pour la protéger de tout ce qu’il considérait comme des dangers.

Au cours d’une de ces absences, Barbe fut instruite dans la religion chrétienne et baptisée par un prêtre qui réussit à se faire passer pour un médecin afin d’être autorisé à entrer dans la tour. Barbe fit ouvrir dans celle-ci une troisième fenêtre pour symboliser ainsi la Trinité. Au retour de son père, Barbe lui avoua sa conversion. Son père, fou de rage, la dénonça à Martinianus (Marcien) le préfet de la province. Celui-ci la fit arrêter et torturer. Barbe refusant de renier sa foi, Marcien la condamna à la décapitation et chargea son père d’exécuter la sentence, ce que celui-ci s’empressa de faire. Sur le chemin de retour, Dioscore fut frappé par la foudre et réduit en cendres.

Barbe fut enterrée en même temps qu’une autre martyre suppliciée avec elle, Juliana (Julienne de Nicomédie), par Valentin un homme charitable. La tombe de sainte Barbe devint un lieu de pèlerinage, jusqu’à ce que ses reliques soient dit-on transportées à Torcello près de Venise.

Naturellement ce récit fit au cours du temps l’objet de nombreux ajouts pittoresques pour impressionner les fidèles et que l’on retrouve dans l’iconographie.

Le culte de sainte Barbe se répandit rapidement en Grèce et en Syrie et plus tard en Russie. Ce n’est qu’au XVe siècle qu’il apparaît en occident en particulier en Allemagne. On peut donc penser que la fresque de sainte Barbe de l’église de Wissous, datant du début du XVIe siècle, a été réalisée peu de temps après l’introduction du culte de la sainte en France.

Sainte Barbe fut rapidement honorée pour son pouvoir de protection contre la foudre et les incendies et celui d’assurer une bonne mort.

Elle devient patronne des artilleurs en 1529, puis des mineurs, des carriers et plus tard des sapeurs pompiers quand ce corps est créé par Napoléon I.

L’iconographie de sainte Barbe, la représente à proximité d’une tour à trois fenêtres et tenant à la main la palme du martyre. On y voit parfois un canon à coté d’elle.

La fresque de l’église saint Denis de Wissous, classée Monument Historique en 1905.

Située dans la nef latérale du XVe siècle, cette fresque de sainte Barbe a été longtemps recouverte de plâtre, et oubliée. Ce n’est qu’en 1880, lors de travaux, qu’elle fut redécouverte. Elle présentait des mutilations par martelage datant de la Révolution. Elle était l’élément central d’un autel qui devait également posséder deux retours perpendiculaires au mur de l’église sur lequel est la fresque. La présence, sur le côté droit de celle-ci d’une piscine servant au lavage des mains des officiants, est une preuve qu’on y disait la messe à cette époque.

Cette fresque, a été exécutée au début du XVIe siècle, car les personnages y figurant sont revêtus d’habits du règne de François I° et les légendes écrites en caractères gothiques caractérisent cette époque. Ce type de peinture murale est très rare en Ile de France.

Elle comporte 6 panneaux représentant chacun une scène du martyre de la sainte.

La première scène en haut à gauche, montre Dioscore le père de Barbe tombant à la renverse de saisissement quand celle-ci lui apprend sa conversion, et en surimpression le même Dioscore apparaît menaçant sa fille de son épée, après s’être relevé. Barbe s’échappe par une brèche qui s’est ouverte miraculeusement dans la tour.

Dans la suivante, Barbe s’étant enfuie dans la campagne est poursuivie par son père et ses gens. Un berger indique à Dioscore sa cachette, mais il est aussitôt changé en statue de pierre et ses moutons en sauterelles.

Dioscore ramène sa fille au château, où elle est déshabillée et fouettée pour qu’elle abjure.

Le quatrième panneau, en bas à droite, montre Barbe dans la tour où, devant son refus de renier sa foi, son père l’a enfermée. Elle exhorte celui-ci à se convertir.

Dans le panneau suivant nous voyons Barbe dans la tour, distribuant des aumônes à des pauvres.

Le dernier représente sainte Barbe accueillie au ciel tenant la palme du martyre.

Il est évident que des scènes ont disparu, en particulier celles de la décapitation de sainte Barbe et de la punition subie par Dioscore, lesquelles étaient les plus aptes à impressionner les fidèles.

Les artistes mettaient souvent, dans leurs compositions, leur vision personnelle ou celle de leur commanditaire. Ainsi la scène représentant Barbe faisant la charité dans sa tour, n’est relatée nulle part à notre connaissance, et n’est pas crédible compte tenu de la situation de prisonnière de la sainte. Cette scène n’avait qu’un but pédagogique.

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Saint-Denis, patron de l’église de Wissous

L’église de Wissous a été construite et vraisemblablement consacrée au 12e siècle. Nous ne lui connaissons pas d’autre patronyme que celui de Saint-Denis. Le site de Wissous existait préalablement mais nous ne savons pas si un autre sanctuaire avait précédé l’église actuelle.

Sainte Geneviève avait une dévotion particulière pour Saint-Denis dont le nom apparaît pour la première fois dans l’ouvrage « Vie de Sainte Geneviève » vers 520. Elle fit ériger une église à l’emplacement de son tombeau au « Vicus Catulliacus ». C’est à partir de cette époque que se développa une importante dévotion pour Saint-Denis dont le nom fut donné à de nombreux sanctuaires.

Le roi Dagobert, au VII° siècle, fit reconstruire l’église érigée par Sainte Geneviève, qui devint abbatiale et nécropole des rois de France.

La vie de Saint-Denis est entourée de mystère et de légendes. Il est considéré comme le premier évêque de Lutèce, la future capitale de la France. Certains auteurs, pour des raisons politiques, situent son existence au 1° siècle afin de faire croire que Denis a connu les apôtres. Volontairement ou involontairement des chroniqueurs l’ont confondu avec d’autres Denis.

Il meurt martyr, le plus vraisemblablement, entre 250 et 270 après JC et est enterré à l’emplacement de la basilique Saint-Denis.

Son existence est également mentionnée par Grégoire de Tours (538-594 après JC) dans son « Histoire des Francs ». D’après lui, à l’époque de l’empereur Dèce, Denis se rendit à Rome accompagné du prêtre Rustique et du diacre Eleuthère pour y rencontrer le pape Saint Fabien.

D’autres sources, moins crédibles, placent cet épisode au 1° siècle à l’époque du pape Saint-Clément.

Le pape envoya Denys, (du grec Dionysos), vers 250, évangéliser la région de Lutèce. Denys repartit avec ses deux compagnons et serait entré dans Lutèce par la porte Saint-Jacques. Il prêcha la nouvelle religion et convertit beaucoup de païens. Plusieurs chapelles furent construites. Les autorités romaines, alarmées par la progression du christianisme, déclenchèrent à la demande des empereurs Dèce, Valérien et Dioclésien, une vague de persécutions dont fut victime Denis. Avec ses compagnons il eut la tête tranchée au lieu qui porte le nom de Montmartre ou Mont des Martyrs.

Selon la légende, propagée par la chronique « Les Vies de Saint Denis » à l’époque carolingienne, son corps se releva et Denis prenant sa tête entre ses mains marcha pendant 6 kilomètres jusqu’à un lieu appelé maintenant Saint-Denis. Il remit sa tête à une femme romaine appelée Catulla et s’écroula. Il fut enseveli à cet endroit.

Suivant d’autres écrits plus crédibles, Catulla décide de s’emparer des corps par ruse et de les enterrer dans un champ de sa propriété à l’emplacement de l’actuelle basilique Saint Denis.

Le patron de notre église n’est pas à confondre avec le célèbre théologien Denis

l’Aréopagite, disciple de Saint Paul, avec lequel il a été confondu trop souvent.

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L’envol de la flottille aérienne de Dupuis-Delcourt de Wissous le 7 novembre 1824

DE WISSOUS, DUPUIS-DELCOURT S’ENVOLE POUR LA PREMIERE FOIS AVEC SA FLOTTILLE AERIENNE

C’est en faisant des recherches sur l’histoire de Wissous pour réaliser une monographie sur la commune que j’ai fait connaissance de Jean François DUPUIS DELCOURT. Ce pionnier de l’aéronautique m’était complètement inconnu comme cela doit être le cas pour tous ceux qui ne sont pas spécialistes de cette activité. Pourtant comme je vais essayer de vous le montrer il mérite mieux que l’oubli dans lequel il est tombé.

Au cours de mes recherches, j’ai découvert que c’est à Wissous que DUPUIS DECOURT avait réussi à faire décoller pour la première fois son étrange et expérimentale « flottille aérostatique ». Cette expérience s’est déroulée le 7 novembre 1824 à partir du parc du château de Montjean.

Pour en savoir un peu plus, j’ai consulté les archives du musée de l’aviation du Bourget.

En plus du compte rendu détaillé du vol du 7 novembre 1824, j’ai pu avoir connaissance de sa biographie qui m’a permis de me rendre compte des mérites de cet aéronaute méconnu et donné l’envi de le sortir de l’oubli au moins dans ma commune.

Jean-François DUPUIS-DELCOURT est né le 25 mars 1802 à Berru petit village à l’est de Reims qui a été rayé de la carte lors de la première guerre mondiale. Il se passionne très jeune pour l’aérostation et à 22 ans, au prix de difficultés techniques et financières énormes, il réussi à construire sa « flottille aérienne », constituée d’un ballon central entouré de quatre autres ballons plus petits. Il pensait que son dispositif lui permettrait d’avoir une certaine possibilité de diriger sa flottille sans être entièrement à la merci des vents.

Un essai infructueux de la faire décoller s’est déroulé le 13 juin 1824 à partir du Champs de Mars. La deuxième tentative, cette fois réussie, a donc eu lieu à Wissous

Cette ascension fut suivie de beaucoup d’autres sous le règne de Louis Philippe, certaines la nuit ou sur deux jours avec étape.

En 1842, lors d’une ascension, l’oxyde de carbone qu’il avait mélangé à l’hydrogène faillit lui coûter la vie.

A cette époque, il étudia un appareil destiné à lutter contre la grêle « l’électro substracteur ». C’était un ballon allongé en cuivre équipé de pointes et retenu au sol au moyen de câbles métalliques. Un prototype fut réalisé mais ne put s’élever. Il finit à la ferraille.

En 1847 au cours d’une expérience à Bruxelles, avec le ballon à hélices du docteur Van Hecke, son passager ayant sauté de la nacelle sans prévenir, le ballon repartit à une très grande hauteur qui malheureusement n’a pas été mesurée.

Il travailla aussi dans les années 1850 sur un dirigeable à hélice et gouvernail de profondeur, ce qui était nouveau à l’époque.

Mais la grande passion de DUPUIS-DELCOURT aura été de collectionner tout ce qu’il a pu sur l’art aérostatique. Il a connu toutes les personnes importantes de ce domaine durant sa vie.

Malgré ses faibles ressources et même son dénuement, il a amassé une collection considérable qui après sa mort passera entre divers mains pour enfin être conservée par le Musée de l’Air, ce pour quoi DUPUIS-DELCOURT s’était battu toute sa vie.

En 1852, il fonda la Société Aérostatique et Météorologique de France. Il publia de nombreux ouvrages en particulier le Manuel de l’Aéronaute qui eu une grande influence sur le milieu de l’aérostation jusqu’en 1900.

Un peu touche à tout, il s’occupa d’art dramatique, dirigea des théâtres, écrivit des pièces et même tenta de se lancer dans la fabrication du sucre.

C’est en 1857 qu’il eut l’idée qui le fait réellement passer à la postérité. Il publie « Considérations sur l’utilité de la fondation d’un Musée Aérostatique ». L’idée, de ce qui deviendra le Musée de l’Air, est lancée mais ce n’est qu’après la première guerre mondiale qu’elle fut reprise et concrétisée réellement après la seconde.

DUPUIS-DELCOURT décède le 2 avril 1864 dans la plus grande pauvreté. Heureusement ses chères collections, après bien des vicissitudes, sont maintenant au Musée de l’Air dont le premier il avait lancé l’idée.

La fameuse journée du 7 novembre 1824 à Wissous

La période n’était pas très favorable, mais DUPUIS-DELCOURT depuis son échec du Champs de Mars en juin était impatient de retenter l’expérience. Après bien des recherches, le Duc d’Aumont lui proposa de mettre à sa disposition le parc de sa propriété de Montjean à Wissous pour son nouvel essai lequel fut fixé au 7 novembre.

Ce premier envol de la flottille aérienne n’était pas destiné à tester sa maniabilité, mais seulement dans un premier temps à observer son comportement en l’air.

Le temps était maussade, les nuages bas et il avait plu dans la matinée.

A 15h15, la flottille, où avaient pris place DUPUIS-DELCOURT et son collaborateur J.M. RICHARD, s’éleva devant une quinzaine de personnes dont la duchesse d’Aumont. Le vent étant très faible la flottille monta verticalement de 600 mètres et entra dans les nuages qui cachèrent le sol aux aéronautes.

Après avoir traversée lentement plusieurs couches de nuages jusqu’à 1400 mètres, la flottille fut propulsée rapidement à 2200 mètres. Soumise à des vents instables et tourbillonnants, elle décrivit alors des courbes qui la ramenaient au dessus du domaine de Montjean.

Etant redescendue à 1850 mètres, la flottille s’est dirigée vers la Seine qu’elle a traversée au niveau de Choisy le Roi. Elle se mit alors à décrire des ellipses qui la ramenaient au même point. La température était tombée à 3 degrés au dessous de zéro.

Les aéronautes ont pu alors observer le paysage sur 45 kms environ. La flottille passa au dessus du confluent de la Seine et de la Marne et se dirigea entre Choisy le Roi et Thiais.

Par mesure de sécurité ils actionnèrent la soupape, mais celle-ci semble t il se coinça ce qui occasionna une descente rapide de la flottille. Ils jetèrent tout le lest restant et touchèrent sans dommage le sol dans un champ labourée à 16h 05.

Ils avaient emmené avec eux un petit chien pour étudier sa respiration en altitude. Il ne fut pas affecté bien que la flottille s’éleva jusqu’à 2600 mètres.

Le ballon principal continuant à se dégonfler DEPUIS-DELCOURT décida d’arrêter là l’expérience et les aéronautes se rendirent à Choisy le Roi accompagnés d’une foule nombreuse accourue à la vue de la flottille.

Un procès verbal de cet atterrissage fut établi par des personnalités de Choisy le Roi ayant assisté à l’événement.

Je milite depuis de nombreuses années pour que cet événement soit signalé par une plaque apposée dans l’enceinte du domaine de Montjean. L’inauguration de cette plaque pourrait donner lieu à une manifestation à laquelle seraient conviés le Musée de l’Air et les associations d’aérostation. Une présentation de ballons pourrait être envisagée à cette occasion.

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Il était une fois l’Arpajonnais à Wissous

A la fin du 19e siècle, le Hurepoix, grande plaine fertile essentiellement agricole, manque de communications avec le « le ventre de Paris » ce qui freine son expansion.

En 1876, les communes concernées du sud de Paris, dont Wissous, demandent la construction d’un chemin de fer les reliant directement à la capitale. Le but de cette ligne est de transporter les voyageurs mais surtout d’acheminer les produits maraichers et agricoles vers les halles centrales de Paris rénovées en 1866 par Baltard.

Son importance économique attise les rivalités. Différents projets sont étudiés puis abandonnés. Finalement une convention est signée entre le ministre des travaux publics et la « Compagnie des chemins de fer sur la route d’Arpajon » ( CPA) le 13 février 1891 par le président de la République Sadi Carnot. Ce tramway a été nommé « L’Arpajonnais » par la suite.

Wissous a été naturellement partie prenante concernant ce projet qui l’intéressait au premier chef en tant que commune agricole. Les municipalités de l’époque ont eu à délibérer de nombreuses fois sur ce projet en particulier sur le trajet de la ligne.

En effet au début du projet la ligne longeait la nationale 20 de la porte d’Orléans jusqu’à Arpajon et ne passait pas par Wissous. Le 29 juin 1886 le conseil municipal de Wissous demande une modification du trajet pour que la commune Wissous soit desservie et propose de verser 8000 francs pendant 10 ans pour obtenir ce détour.

Cette modification, appuyée par les communes de Morangis et de Chilly Mazarin qui pourront en bénéficier, est acceptée. Dans un premier temps il est prévu que le train traverse le centre du village.

Le conseil municipal demande avec succès une modification du trajet.

Après la décision de faire passer l’Arpajonnais par Wissous, il était prévu que le train, depuis la nationale 20 à Antony, emprunterait l’actuelle RD 167 ( la route d’Antony). La traversée de la ligne stratégique (la ligne C) posait d’importants problèmes techniques aussi le trajet fut modifié. Il fut décidé que le train longerait la nationale 20 jusqu’au petit Massy en passant sous le pont existant de la ligne stratégique. Au petit Massy, il bifurquerait à gauche pour emprunter sur le bas côté nord la nationale 32 Paris à Brunoy (maintenant Pavé de Wissous, rue André Dolimier)

Le conseil municipal entérine ce nouveau trajet le 25 juin 1894. Une enquête publique sur ce nouveau trajet se déroule entre le 3 juillet et le 6 aout 1894.

Des travaux avaient déjà été effectués sur le trajet original et l’emprise prévue comportait l’impasse de Château gaillard et l’allée de Verdun et des Anciens Combattants. Ces emprises ont été récupérées ensuite par la commune.

Les travaux de construction de la ligne commencent en février 1891. C’est dans le courant de 1895 que la commune de Wissous commença à être desservie par l’Arpajonnais. Celui-ci traversait la rue Dolimier pour s’engager dans une emprise occupée maintenant par la rue Louis Boussard.

C’est au niveau de cette traversée de la rue Dolimier que l’Arpajonnais tua le 7 décembre Jules Alexandre Bongre âgé de 37 ans ouvrier agricole conduisant un attelage. Une stèle commémorative de ce drame fut érigée près de là, en limite séparative du domaine communal, par la communauté agricole de Wissous.

Le terrain jouxtant la stèle a été vendu en 2011  la stèle mémorielle, plus que centenaire, fut envoyée à la décharge.

La gare était située à l’emplacement du bâtiment moderne occupé par les Petits Loups. L’ancien bâtiment qui après acquisition par la commune avait accueilli la première pharmacie de Wissous a été rasé au début des années 1980 alors qu’il était encore solide et aurait pu être réutilisé. C’était une des rares gare de l’Arpajonnais encore debout.

La ligne traversait ensuite la rue George Colin actuelle et poursuivait son trajet par la rue du Chemin de Fer pour se diriger vers Morangis.

Elle avait 37 kms de long dont 5 kms dans Paris.

Au début, la traction de l’Arpajonnais se faisait à vapeur avec tous les inconvénients (fumées, odeurs escarbilles, bruits …) pour les passagers et les riverains.

La ligne est électrifiée jusqu’à Antony à partir de 1901. Un changement de motrice s’effectue pont d’Antony.

A partir de 1904, le conseil municipal de Wissous demande régulièrement l’électrification de l’Arpajonnais jusqu’à Arpajon ou au moins jusqu’à Wissous. Pour la Cie PA cela n’est pas envisageable, car il aurait fallu créer une nouvelle usine électrique à Antony, celle de Montrouge ne pouvant assumer le transport électrique sur une aussi grande distance.

Notre commune demande aussi une augmentation de la vitesse des tramways en particulier voyageurs qui est fixé contractuellement à 15 km/h en agglomération et à 25 km/h ailleurs. Celle-ci ne fut pas modifiée et la lenteur de l’Arpajonnais devint de plus en plus un handicap.

Wissous se plaint à plusieurs reprises du mauvais service du tramway (horaires, fréquences, éclairage, …)

Les déplacements avec l’Arpajonnais sont l’objet d’articles humoristiques dans la presse dont Wissous est la vedette.

Le 18 juin 1922, un enfant de Wissous, Maurice Raymond Vallet, a les deux jambes sectionnées à Antony par l’Arpajonnais. Transporté à l’Hôpital des Enfants Malades il est opéré avec succès et sauvé. La commune prend en charge les dépenses. Il a été jusqu’à la fin du siècle dernier une figure courageuse de Wissous malgré son handicap.

C’est à Wissous que se produisit le dernier accident de l’Arpajonnais. Le 8 avril 1936 il déraille à 100 mètre de la gare et la motrice vient heurter une tourelle de la propriété de Château Gaillard. Cet accident fit deux blessés dont un grave : le conducteur.

La ligne concurrencée par les véhicules automobiles n’était plus rentable, et cessa ses activités au cours de l’été de la même année. Au mois d’octobre 1936 la commune de Wissous fut desservi e par des bus.

En 1901, Wissous avait 776 habitants et deux gares sur son territoire desservies par deux lignes de chemin de fer. Aujourd’hui, notre commune a plus de 6000 habitants et aucun train ne s’y arrête.

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Wissous pendant la Première Guerre mondiale

A la déclaration de la guerre le 3 août 1914, Wissous comptait environ 850 habitants. C’était un village essentiellement agricole. Le maire était Charles Henri Legros.

Tous les hommes en âge de porter les armes sont mobilisés et en particulier M. Maurice Lespagnol le directeur de l’école des garçons. Ceux-ci furent privés d’enseignement pendant un an, jusqu’à l’arrivée en 1915 d’une institutrice belge Mme André. Fin 1916 Melle Guillemet remplace M. Lespagnol toujours mobilisé.

Mademoiselle Marie Besnard directrice de l’école des filles, utilise l’argent consacré aux récompenses scolaires ainsi que celui de quêtes, à la confection par les élèves de colis pour les « poilus ». Les colis étaient accompagnés de mots écrits par les enfants. Ces lettres et les remerciements des soldats ont été rassemblés dans un recueil par Melle Besnard. La famille de celle-ci en a fait don à la commune.

Pendant toute la guerre, le corps enseignant de Wissous était entièrement féminin.

Pour protéger l’aérodrome militaire d’Orly, une batterie de DCA fut installée à l’est de la rue Neuve (actuellement rue Guillaume Bigourdan). Les serveurs étaient hébergés dans le village.

Le château de Montjean fut transformé en centre militaire de convalescence pour les blessés.

En 1917 Wissous perd son garde champêtre M. Hansen qui est mobilisé à son tour.

Pour le chauffage, des coupes de bois sévères sont décidés en particulier au Bois Charlet.


Le tableau ci-dessous présente les soldats Morts pour la France suivant la date de leur décès et figurant sur le monument aux Morts de Wissous ou enterrés dans le vieux cimetière de la commune.

NOM Prénom date et lieu de naissance corps et recrutement date de décès

EN 1914

DELORD Michel 18/05/1874 sergent 26° Rég. Territorial 4 ou 14 août 1914

Mort à l’hôpital militaire du château de Montjean des suites d’une maladie contractée pendant son service

(ce soldat, mort pour la France, figure sur l’état civil de Wissous mais pas sur le monument aux Morts. Il est enterré dans l’ancien cimetière)

DEBACKER Henri, Clément 15/12/1886 à Wissous 2°cl au 279° R.I.(Versailles) 25/8/1914

Tué à l’ennemi à Courbesseaux en Meurthe et Moselle

ROBINET Emile, Eugène 5/03/1885 à Paris 1°cl au 289° RI (Versailles) 6/09/1914

Tué à l’ennemi à la bataille de l’Ourcq dans la région de Saint-Soupplets (Seine et Marne)

LEMERCIER Henri, Jean-Louis 23/09/1887 à Torfou S/Lt au 71°.I.(Versailles) 21/09/1914

Tué à l’ennemi à Auvelais (actuellement Sambreville) en Belgique

LAURENT Paul 2/11/1875 à Bouray 2° cl au 5° R.I.(Versailles) 25/11/1914

Tué à l’ennemi au lieu-dit ‘Le Godat’ dans le village de Loivre (Marne)

FEHRENBACH René 1886 1914

Tué à l’ennemi à la première bataille de la Marne

Informations privées, aucune fiche trouvée sur ce soldat qui ne figure pas sur l’état civil de Wissous

EN 1915

GRUE Georges, Prosper, François 9/10/1893 à Paris 2° cl au 150° R.I. (Versailles) 25/03/1915

Tué à l’ennemi au Mort-Homme (Meuse)

LESERTEUR Marcel, Jean-Baptiste 29/06/1895 à Paris 18° 2°cl au 169° R.I. (Versailles) 12/05/1915

Tué à l’ennemi au Bois Le Prêtre en Meurthe et Moselle

CHERON-LAMBERT Etienne 17/09/1881 à Wissous 2 cl au 289° RI 25/05/1915

Mort au camp de Wittenberg en Allemagne

BRONNER Jean, Alfred 18/7/1893 à Paris 2°cl au 26° R.I. (Seine) 1/06/1915

Mort à l’hôpital auxiliaire d’Amiens des suites de blessures

BOUDOT Lucien, Marie, Anselme 30/09/1881 à Crozant S/Lt au 39° R.I. 7/06/1915

Tué à l’ennemi à Neuville-St-Vaast (Pas de Calais) lors de la 1° bataille de l’Artois

EN 1916

FERNICLE Lucien, Paul 25/01/1887 à Wissous 2° cl au 26° Bat. de chasseurs (Vesrsailles) 20/01/1916

Tué à l’ennemi aux tranchées de Souain-Perthes-Les-Hurlus (Marne) par des éclats de torpilles

LOUVEAU Edmond, Jean-Baptiste 2/12/1873 à Carrière/Poissy 2° cl au 18° R.I. territorial(Versailles) 11/04/1916

Tué à l’ennemi à Tilloy-Est (Somme)

VAUDIN Charles, Marcel 11/12/1896 à Paris 6° Brigadier au 106° Rég. d’Artillerie Lourde (Versailles) 19/5/1916

Blessé mortellement à la Côte 106 au Verdonnet de Wacques commune de Souain-Perthes-Les-Hurlus (Marne) par des éclats d’obus

LACHELIER François Barthélémy 28/10/1896 à Paris 6° 26° Régim. d’artillerie (Seine) 10/07/1916

2° canonnier conducteur, tué à l’ennemi à Conchy-les- Pots (Oise)

BALU Alexandre Victor le 5/5/1873 à Wissous 59° Reg Territorial 4/10/1916

Disparu dans le torpillage du transport de troupes Gallia

PICARD Emile, Honoré 2/2/1888 à Wissous 2°cl au 113° R.I. (Versailles) 20/11/1916

Tué à l’ennemi à Douaumont au Ravin de Bazil

ZOLLA Bernard 1896 1916

Tué à l’ennemi à la côte 304 à Verdun lors d’une mission volontaire

Informations privées, aucune fiche trouvée sur ce soldat qui ne figure pas sur l’état civil de Wissous

EN 1917

LOUIS Jules, François 22/12/1876 à Corps Nuds 2° cl au 79° Reg Territorial (Versailles) 19/04/1917

Tué à l’ennemi à Nieuport (Belgique) par des éclats d’obus

CHARRON Eugène 12/09/1896 2° cl au 51° R.I. 5/5/1917

Tué à l’ennemi à ST Heurel-La-Neuville (Marne) ?

EN 1918

POUPINEL Jean, Charles Henri 27/11/1882 à Versailles Lt au 106° Reg. d’Artillerie (Seine) 8/04/1918

Mort à l’hôpital n°11 de Beauvais des suites de ses blessures

BARON Georges, Victor, Julien 1/04/1876 à Paris caporal au rég. de marche de la Légion (Seine) 26/04/1918

Mort de ses blessures au bois de Hangard , commune de Laventie (Somme)

DURAND Camille, Joseph 18/2/1882 à Wissous 2°cl au 19° R.I. (Versailles) 1/05/1918

Mort à l’asile de Bron des suites d’une maladie mentale consécutive à la guerre

ROUILLON Joseph, Isidore, Désiré 10/3/1897 à Wissous 275° Rég. d’Artillerie de campagne 26/7/1918

2° canonnier conducteur tué à l’ennemi par éclats d’obus à Saint-Rémy-Blanzy (Aisne)

LE PANNETIER René, Eugène 26/12/1889 à Laval 2° cl au 60° R.I. (Laval) 30/7/1918

Tué à l’ennemi à Ville-en-Tardenois (Marne)

DESPLACES Maurice, Alfred 15/09/1896 à Wissous 2° classe au 24° RI 12/08/1918

Tué à l’ennemi à Canny/Matz (Oise)

BARON Etienne 4/12/1896 à Wissous caporal au 83° RI 28/10/1918

Mort pour la France des suites d’une maladie contactée en service

(ce soldat mort pour la France figure sur l’état civil de Wissous mais pas sur le monument aux Morts)

SOLDATS ENTERRES DANS LE VIEUX CIMETIERE DE WISSOUS

Delord Michel sergent au 26° Rég Territorial décédé vers le 13 aout 1914 (ne figure pas sur le monument aux Morts

Corniau Pierre section coloniale mort le 11mars 1916 (ne figure pas sur le monument aux Morts)

Louveau Edouard J.B. mort le 11 avril 1916

Picard Emile mort le 24 novembre 1916

Durand Camille mort le 1° mai 1918

Commentaires : ce tableau rassemble les informations recueillies dans les archives. Il comporte 27 noms de soldats morts pour la France dont 25 des 28 soldats morts pour la France figurant sur le monument au Morts de Wissous.

Aucune fiche identifiable dans les archives officielles n’a été trouvée pour Louis Chéron, René Fehrenbach, Raymond Noisy, Eugène Verdier et Bernard Zolla.

Les informations sur René Fehrenbach et Bernard Zolla ont été données par la famille Mouchez.

Trois petits fils de l’Amiral Mouchez sont morts pour la France pendant la guerre de 14/18 : René Fehrenbach, Bernard Zolla et François Lachelier.

Pour figurer sur le monument aux Morts, il faut être né dans la commune, ou y être domicilié au moment de la mobilisation. La famille peut donner son avis.

Wissous a perdu 3,53 % de sa population dans les combats de la guerre de 14/18 soit environ 7% des habitants de sexe masculin, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne nationale.

En 1926 les sections locales des anciens combattants ont demandé à la commune d’ajouter sur le monument aux morts les noms d’Emile Weibel et de Mary Arnoud morts des suites de leurs blessures après la fin de la guerre. Le conseil municipal de Wissous a refusé.