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Jean-Marie Calmettes, un enfant de Wissous

Jean-Marie Calmettes est un artiste wissoussien inconnu dans sa commune natale.

Jean-Marie CALMETTES est né à Wissous le 14 avril 1918. Il est décédé à Trèbes dans l’Aude et il a été enterré au cimetière d’Eguilles dans les Bouches du Rhône le 12 novembre 2007.

Il a été l’un des plus grand artiste français de l’après guerre.

Après être passé par l’Ecole des Arts Appliqués, puis par l’Ecole des Art Décoratifs, il entre à l’Ecole des Beaux Arts en 1938 et s’oriente vers la peinture. Après sa démobilisation en 1940, il entre à l’Académie de la Grande Chaumière et fonde le groupe de l’Echelle avec Cortot, Busse et d’autres.  Il commence à exposer dans divers salons en France et à l’étranger (Montréale, Philadelphie, Milan, Genève, Los Angeles, Chicago, Dallas …)

Il obtient le Prix de la jeune Peinture en 1947, un Prix Hallmark en 1949, le Prix du Dôme en 1953 et le Prix Othon Friesz en 1954.

Jean-Marie CALMETTES a été professeur à l’Ecole des Beaux Arts de Paris de 1973 à 1983.

Il  se fait connaître après la guerre par ses natures mortes en noir et blanc. Il puise alors son inspiration dans le cubisme de Roger de La Fresnaye (1885-1935), lui-même peintre cubiste élève de Maurice Denis et Paul Sérusier. Peu à peu Jean-Marie CALMETTES abandonne les natures mortes et le tout blanc et noir, et suggère dans ses œuvres les fenêtres ouvertes sur l’extérieur avec la lumière en introduisant les ocres et les jaunes.         

Après avoir commencé par le cubisme analytique il s’oriente vers ce que l’on a appelé l’abstraction française.

Ses œuvres se trouvent dans des collections privées et dans les musées des Arts Modernes de Paris, de Londres, de New York, de Bruxelles entre autres.

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René Moulin n’est plus

René Moulin était un observateur attentif de la vie à Wissous pendant la Seconde Guerre mondiale.

René Moulin est né le 6 octobre 1929 à Melun. Il arrive à Wissous en 1937 où ses parents tiennent un commerce, sur la place devant l’église, appelé « Le café de la Mairie ». Il a raconté avec truculence son enfance à Wissous et en particulier pendant la 2° guerre mondiale dans une oeuvre manuscrite intitulée : « CHRONIQUE D’UN VILLAGE  FRANCAIS SOUS L’OCCUPATION ». Dans une deuxième partie « HISTOIRE D’UN MEMORIAL » il narre   comment il a remis au jour et en mémoire  le drame du 6 février 1944 au cours duquel un B17 américain s’est écrasé dans le parc du domaine « Les Etangs » entraînant la mort de 4 aviateurs. Il y décrit dans le menu détail les dernières heures du B17 du 447° Bomb Group de l’U.S. Air Force jusqu’à sa chute. Cette chronologie lui a demandé deux années de recherches et de démarches en particulier auprès des autorités américaines. Il a pris contact avec les survivants du B17 et les familles des disparus et noué des relations d’amitié avec eux.

En 1976, l’idée de réunir les anciens élèves de Wissous a germé entre amis. Quelques années plus tard le Comité des Anciens Elèves de Wissous (CAEW) est né, association qui sera déclarée bien plus tard. C’est au sein du CAEW que prend corps l’idée de retracer la tragédie du B17.  René Moulin, président alors du CAEW,  va lancer l’opération en 1982 en prenant contact avec l’ambassade des Etats Unis et la mener à son terme jusqu’à l’inauguration en 1984 du mémorial érigé dans le parc du Domaine Les Etangs à l’endroit où s’est écrasé le B17.

Nous pouvons dire que René Moulin est le père spirituel de ce mémorial. Il a consacré depuis la plus grande partie de sa vie à maintenir le souvenir de ce 6 février 1944.

En récompense les anciens du 447° Bomb Group l’ont nommé membre d’honneur à vie de leur association.

Nous aimerions que les manuscrits de « CHRONIQUE D’UN VILLAGE FRANCAIS SOUS L’OCCUPATION » et d’ »HISTOIRE D’UN MEMORIAL » dont les originaux avec toute la documentation ont été remis à l’APEPAW soient édités, si possible avec l’aide de la commune.

René Moulin a quitté Wissous en 1952. Il a fait une grande partie de sa carrière professionnelle dans les bureaux d’étude de la société L.S.G.D. Rien d’étonnant à cela car il avait des dons pour le dessin et la peinture qu’il a développés en autodidacte. Il a d’ailleurs assuré les cours de peinture pendant 30 ans au Centre Culturel de Meudon.

Il a mis ses talents d’artiste à peindre une cinquantaine de  tableaux sur Wissous qu’il a fait don à ses amis. Onze de ces tableaux ont été offerts à des américains en particulier aux aviateurs survivants du 6 février 1944 et aux familles des aviateurs décédés.

Il a pendant des décennies, réalisé une histoire de France au moyen de figurines qu’il a peintes et placées dans des vitrines, ce qui constitue une oeuvre unique à notre connaissance.

René Moulin a fait don à la commune d’un certain nombre de ces vitrines qui sont exposées actuellement au Centre Saint Exupéry. Espérons qu’un jour elles pourront être présentées dans le pavillon du gardien restauré du domaine Les Etangs.

René Moulin a aussi fourni de nombreux documents et informations qui figurent dans les deux monographies que l’APEPAW a rédigées sur Wissous.

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César Daly à Wissous

L’architecte César DALY, a été pendant la seconde moitié du XIXème siècle un personnage aussi important que VIOLLET-LE-DUC dans le monde de l’architecture. Ses contemporains lui promettaient la même notoriété mais quelques années après sa mort en 1894 César DALY est tombé dans l’oubli. En 1941 les historiens de l’art le redécouvrent, mais c’est à partir des années 1970 que ses oeuvres sont remises au jour d’une façon importante et que ses théories font l’objet d’études universitaires.

Pourquoi nous intéressons nous à César DALY ? C’est grâce à la curiosité et à la perspicacité de Monsieur Frank Chmitelin. En faisant des recherches sur l’historique de la maison qu’il a acquise il y a 3 ans à Wissous, il a fini par découvrir que César DALY en avait été propriétaire et que ce personnage avait mérité de passer à la postérité.

En effet César DALY a acheté en 1864 la propriété sise au 37 rue du Général de Gressot que les Wissoussiens appellent « La Pergola » et où il est mort  en janvier 1894.

Les prussiens l’occupèrent pendant 9 mois en 1870 et la saccagèrent. Ils détruisirent en particulier ses notes et ses croquis de voyage.

Le 30 novembre 1871 une somme de 33 695 francs est attribuée par l’Etat à la commune de Wissous au titre de l’indemnisation des dégâts occasionnés par l’occupation prussienne. César Daly a été l’une des 194 personnes indemnisées.

En  1882, il construisit les deux pavillons de garde mansardés en brique polychrome qui encadrent une grille imposante, elle-même flanquée de trophées portant des arabesques, guirlandes de fruits et de fleurs, inscrivant une série de lignes elliptiques : il ajoute ainsi à sa maison ce qu’il considère comme le signe de l’architecture moderne : l’ellipse.  

César Daly fait de sa maison de Wissous la maison idéale dans laquelle il réunit des éléments de style très XVIIIème siècle comme la cour d’honneur à sa profession de foi moderniste.

 La grille d’entrée de la propriété, coté rue du général de Gressot, proviendrait de l’ancien octroi de la Porte d’Orléans. Elle serait postérieure à la mort de César Daly et aurait été installée entre 1927 et 1929.

Il reçoit à Wissous en particulier Victor CONSIDERANT un juriste célèbre, inventeur de la représentation proportionnelle, jusqu’à la mort de celui-ci en 1893.

Après la mort de César Daly, la propriété changé de propriétaire plusieurs fois. Elle finit par être divisée en 1981. La maison principale et chacun des deux pavillons sont maintenant des propriétés séparées.

Mais qui était César DALY ?

Il est né à Verdun le 17 juillet 1811. Fils naturel de John Daley commissaire aux vivres britannique prisonnier de guerre et de Françoise Camille Augustine Bernard de Calonne issue de la grande noblesse du Nord.

A la Restauration la famille s’installe en Angleterre. Elle rentre en France en 1828 après la mort du père en 1824. 

Il est élevé à Douai, où il s’initie à l’architecture, En 1831 il entre à l’Atelier de Félix Duban à Paris mais refuse de s’inscrire à l’École des Beaux-Arts. En 1836 il découvre les théories de Fourier. En tant que membre de l’École sociétaire, il prépare des plans pour le phalanstère de Condé-sur-Vesgres et suit son ami Victor Considérant au Texas dans la communauté de la Réunion (1855). Rapidement déçu, il revient en France en 1857 et se rallie à l’Empire. Grand voyageur (il visite les États-Unis, parcourt l’Amérique latine, le bassin méditerranéen, fait de longs séjours en Angleterre et en Allemagne), Daly construit peu mais écrit beaucoup. En tant qu’architecte César Daly n’a que très peu de réalisations concrètes à son actif. Deux en réalité : la restauration de la cathédrale Sainte Cécile d’Albi, de 1843 à 1877, en tant qu’architecte diocésain… et sa maison de Wissous !

Mais Daly apparaît surtout comme le créateur de la presse architecturale moderne  avec la Revue générale de l’architecture et des travaux publics (45 vol., 1840-1890). En publiant cette revue, dont le succès sera international, Daly apporte quelque chose de nouveau dans la presse architecturale française. Un grand format, un texte organisé en rubriques fixes, abondamment illustré et de nombreuses gravures font de cette publication un instrument pratique et rigoureux. S’adressant à l’ingénieur comme à l’architecte, Daly entend compléter la formation professionnelle de ces corps de métier en leur offrant, par l’intermédiaire de sa Revue générale de l’architecture et des travaux publics  une approche pluridisciplinaire qui leur manque. Il fait alors appel à de nombreux spécialistes tels que le peintre Jollivet, l’ornemaniste Clerget, les archéologues Mariette et Phocion Roques, le sculpteur Bartholdi, le facteur d’orgues Cavaillé-Coll ou l’écrivain Prosper Mérimée. Ils viennent renforcer une équipe composée des plus grands architectes et ingénieurs de son temps : H. Labrouste, C. Garnier, J. I. Hittorff, Davioud, Questel, Viollet-le-Duc, Michel Chevalier, C. Polonceau, Denfert-Rochereau… Au total, 216 collaborateurs qui, avec Daly, écrivent 1 800 articles.

Il obtient la Légion d’honneur le 13 août 1861 et reçoit la Royal Gold Medal en 1892.

A titre d’exemple de la grande réputation de César Daly dans le monde de l’architecture du XIXème siècle, une notice nécrologique de la presse architecturale Belge : « Il a été en effet à proprement parler, le créateur de la presse architecturale française, peut être même européenne, et il a par ses publications, par la plume et par la parole, exercé sur l’architecture moderne une influence qui ne peut se comparer si elle ne la surpasse pas, qu’à celle de  nos plus grands maîtres. »

Sources :

  • Marc Saboya- Encyclopédie Universalis – Daly César Denis (1811-1894)
  • Hélène Lipstadt- AMC. Architecture mouvement continuité (1977, juin) n°42.- P. 37-40 – César Daly et l’habitation – A propos de l’habitation de César Daly retrouvée à Wissous (Essonne).
  • Archives communales de Wissous
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Philippe Varaigne, historien de Wissous

L’abbé Philippe Varaigne est l’auteur du premier ouvrage sur Wissous intitulé « WISSOUS ET SON EGLISE ». Une édition de cette monographie est parue en 1955. Une seconde, largement revue, complétée et corrigée, a été éditée en 1977 et reste encore une référence. Cet ouvrage a reçu le Prix Furtado de l’Académie Française.

Philippe Varaigne est né en 1915 à Versailles. Il entre au Grand Séminaire en 1933. Mobilisé il est fait prisonnier en 1940. Rentré en France en 1945, il est nommé pour son premier poste à Morangis avec la charge de vicaire de la paroisse de Wissous car à cette époque il n’y avait pas, comme actuellement, de prêtre résidant dans la commune.

Il desservit la paroisse de Wissous jusqu’en 1950. Ce n’est qu’en 1954 que la commune eut  un curé résidant, l’abbé Maurice Delaunoy, qui fut remplacé en 1960 par le père Maxime Koenig.

C’est pendant son ministère à Wissous que l’idée vint à l’abbé Varaigne d’en écrire son histoire. Depuis cette date il ne cessa de s’intéresser au passé des communes où il a exercé son ministère. Nommé vicaire à Houille en 1950, il continua ses recherches sur l’histoire de Wissous pour sortir en 1955 la première édition de « WISSOUS ET SON EGLISE » après huit ans de travail.

En 1961 l’abbé Varaigne est nommé curé d’Ormesson et aussitôt il se plonge dans l’histoire de sa nouvelle commune.

Il publie en 1965 un premier ouvrage « Un curieux procès en 1765 »  couronné par l’Académie Française (Prix Broquette-Gonin) et un second en 1972 « La vie des habitants d’Ormesson pendant huit siècles » qui a reçu le prix Thiers de l’Académie Française.

Il n’oubliait pas pour autant Wissous puisqu’il publiait donc en 1977 la deuxième édition de « WISSOUS ET SON EGLISE »

Il prendra sa retraite de pasteur en 1989 à l’âge de 74 ans. Il s’est éteint le 22 mai 1992 à Neuilly/Seine.

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L’amiral Ernest Mouchez

Cet article a pour but de faire connaitre à la population un personnage important qui a vécu à Wissous à partir de 1870 et où il décéda le 25 juin 1892. Sa propriété existe toujours et est encore habitée par des descendants de sa famille. Une rue de la commune porte son nom.

Ernest Mouchez est né à Madrid le 24 août 1821. Confié à de la famille en France, il entre au Collège royal de Louis le Grand en 1831, puis en 1836 à celui de Versailles. Il est reçu à l’Ecole Navale en 1837 et se retrouve à Brest sur l’Orion. Il y montrera plus de goût pour les sciences que pour la marine. Il en sort en 1839 avec le titre d’élève de 2° classe et est embarqué sur la corvette La Fortune pour sa première croisière qui sera suivi d’autres pour une durée de 3 ans. A son retour à Brest il passe avec succès l’examen d’enseigne de vaisseau. Au cours de ces croisières et des suivantes il s’intéresse aux cartes marines, et à la position très approximative des navires à l’époque. Il met au point sa lunette méridienne portative. En 1850 il est nommé lieutenant de vaisseau, grade qu’il étrennera pour un tour du monde sur La Capricieuse qui durera près de 4 ans. A son retour ses travaux attirèrent l’attention d’Urbain Le Verrier le directeur de l’Observatoire de Paris. La carrière d’Ernest Mouchez était tracée : ce sera l’hydrographie. Cette carrière commence avec le commandement de l’aviso le Bisson en 1856 avec lequel il fait pendant 4 ans de nombreux relevés hydrographiques en Amériques du sud. Il continua ses travaux dans le même domaine et le long du Brésil aux commandes du D’Entrecasteaux en 1861 et 1862. Au cours de cette campagne il avait été promu capitaine de frégate le 10 août 1861.

Ernest Mouchez se maria en décembre 1862 avec Carlota fille cadette de sa demi-sœur Sophie.

Il prit en août 1864, le commandement du Lamotte-Piquet avec lequel il poursuivit ses études le long du Brésil. Il rentre en France en septembre 1866.

Pour Ernest Mouchez la période 1867/1876 sera consacrée à des études hydrographiques le long des côtes d’Afrique du Nord, interrompues momentanément par la guerre de 1870. En mars 1868 il est nommé capitaine de vaisseau.

Il acquiert le 24 juin 1870 sa propriété de Wissous, trois semaines avant la déclaration de guerre à la Prusse. Cette demeure, sera saccagée par la soldatesque et nécessitera d’importants travaux de restauration.

Gambetta ministre de la guerre nomme le capitaine de vaisseau Mouchez commandant des troupes de terre et de mer du Havre pour défendre la ville. Peu après il est envoyé à Rouen avec le même objectif. La ville indéfendable est occupée par les prussiens. Les évènements l’amènent à reprendre la direction de la défense du Havre qui résistera jusqu’à la signature de l’armistice.

Ernest Mouchez, commandant la Dive, se rend sur l’ile Saint-Paul dans l’Océan Indien d’où il observe le 9 décembre 1874 la planète Vénus traverser le disque solaire. Il pose avec succès sa candidature à l’Académie des Sciences en juillet 1875. Il termina ensuite jusqu’en 1878 ses travaux hydrographiques sur les côtes d’Afrique du Nord. Il entreprend des travaux d’embellissement de sa propriété de Wissous, ou il séjourne fréquemment. Il y fait construire un petit observatoire au sommet de son habitation.

Suite au décès d’Urbain Le Verrier directeur de l’Observatoire de Paris, Ernest Mouchez pose sa candidature qui est retenue le 10 mai 1878. La Marine le détacha dans ses nouvelles fonctions et le nomma contre-amiral. En février 1883, l’Amiral Mouchez fait un don de 2000 francs de l’époque pour améliorer la rue qui porte son nom actuellement. Il fait au printemps de 1892 un voyage en Afrique du Nord et en Italie qui semble l’avoir beaucoup fatigué. Après un dernier passage à l’Observatoire il s’éteint le lendemain 25 juin 1892 dans sa propriété de Wissous. Il est enterré à Chatou où sa famille possédait un domaine.

Le conseil municipal de Wissous décide le 13 novembre 1892, de donner le donner le nom de l’Amiral à la rue le porte actuellement, pour services rendus à la commune.

En dehors d’une rue à Wissous, trois autres artères portent le nom de l’Amiral, une à Paris à cheval sur le 13° et 14° arrondissement, une au Havre et une autre à Chatou. Une statue de l’Amiral a été érigée au Havre, mais en 1943 les allemands pour se venger peut être de celui-ci d’avoir tenu tête aux prussiens en 1870, envoyèrent la statue à la fonderie.

Un navire hydrographe construit par l’arsenal de Cherbourg pour la Marine Nationale et lancé en 1936 a porté son nom.

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Un marquis clandestin à Wissous pendant la Révolution

Mme Liliane VIDAL, membre du Cercle Généalogique de l’Essonne, nous a fait part de la découverte par son association dans les archives du département d’un fait inconnu et romanesque qui eut Wissous comme théâtre pendant la Révolution. Nous les en remercions. A partir de cette information documentée envoyée, nous avons fait des recherches pour compléter la connaissance des personnages.

Pendant la Révolution, nombre de membres de la noblesse ont émigré pour échapper à un triste sort. Ce ne fut pas le cas de Benjamin Léonor Frotier de la Coste-Messelière, Marquis de la Coste-Messelière. Ce rejeton d’une vieille famille du Poitou dont les lettres de noblesse remontent au 14° siècle, a préféré entrer dans la clandestinité à Wissous en y épousant sous un faux nom une roturière Rose Barbe Balleti, née le 6-11-1769, fille de cultivateurs sans doute d’origine italienne, le 27 nivose An II (16 janvier 1794). Le marié se déclare être Benjamin Eléonor Louis Frotier Lacoste âgé de 33 ans, né à Paris le 10-08-1760, date de la naissance du Marquis de la Coste-Messelière. Les recherches généalogiques ont aisément dévoilé l’identité du noble fuyard, se faisant passer pour un honnête ‘laboureur’.

Celui-ci venait de divorcer de Justine Saint-George de Vérac le 15-07-1793, dont il eut un fils. Il ne devait plus être en honneur de sainteté dans sa famille du fait de ce divorce et de sa mésalliance. Cela peut être aussi une explication à son entrée en clandestinité. Pour vivre heureux vivons cachés.

Mais qui était ce mystérieux Marquis, fils du comte Louis Marie Joseph Frotier de la Coste-Messelière (1725-1778) ? Il fut capitaine de dragons au régiment de La Rochefoucauld, mestre de cavalerie, ministre plénipotentiaire du roi et fut reçu à la cour en 1780. Elu député de la noblesse aux Etats Généraux de 1789,( du 22 mars 1789 au 30 septembre 1791) il prit des positions très libérales en particulier contre les privilèges du clergé. Il présida en 1790 la commission chargée de la liquidation des biens de celui-ci et en a bien profité pour racheté ses biens dans le Poitou. Prudemment, Robespierre étant toujours là et la terreur faisant rage, il disparaît momentanément dans la clandestinité au début de 1794*.

Après la chute de Robespierre, il continue à vivre à Wissous sous son nom d’emprunt et ne quitte la commune que 6 ans après s’y être réfugié. Partisan de Bonaparte, il réapparaît alors sous sa véritable identité et est nommé sous-préfet de Moselle le 19 germinal an VIII (9 avril 1800), puis préfet de l’Allier le 21 thermidor an X (13 aout 1802). Membre de la légion d’honneur le 25 prairial an XII (14/06/1804), il meurt subitement à Moulin à son poste, le 3 juillet 1806.

Pendant leur séjour à Wissous, le couple Frotier-Lacoste donne naissance à trois enfants ( deux garçons et une fille). En 1800 et en 1804, deux autres enfants naîtront, un garçon et une fille.

Sans tomber dans le sentimentalisme, on est porté à croire que la trajectoire romanesque du Marquis semble indiquer une véritable histoire d’amour entre celui-ci et sa deuxième femme épousée très peu de temps après son divorce. Sa réapparition publique tardive en serait aussi une autre preuve.

Il semble certain que les habitants de Wissous ont protégé le couple clandestin lui permettant de couler des jours tranquilles dans la commune en attendant des jours meilleurs.

* Selon une source, le Marquis aurait été arrêté au cours de l’An IV (du 23 septembre 1795 au 21 septembre 1796) comme émigré, traduit devant le tribunal criminel et acquitté. Cela semble peu plausible, puisqu’à cette époque il se cachait sous une fausse identité à Wissous.

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Guillaume Bigourdan

Le nom de Guillaume Bigourdan a été attribué à une rue de Wissous, anciennement appelée la rue Neuve. Certains doivent se demander pour quelles raisons et en quoi ce personnage est rattaché à notre commune.

Guillaume Bigourdan est né à Sistels (Tarn et Garonne) en 1851, dans une famille modeste d’agriculteurs qui se sacrifia pour permettre à l’élève brillant qu’il était de poursuivre ses études. 

Celles-ci continuèrent avec succès à la faculté des Sciences de Toulouse. Il intègre l’Observatoire de cette ville en 1877. En 1879, il rejoint l’Observatoire de Paris dirigé par l’amiral Mouchez, où il travaille avec le professeur Tisserand.  

C’est en 1885 qu’il fait la connaissance de Wissous en épousant Sophie Mouchez (1863/1948) la fille de l’amiral qui y réside. Ils auront 9 enfants dont 3 garçons. En 1903, il est élu membre titulaire du Bureau des Longitudes et en 1920 nommé premier directeur du Bureau International de l’Heure. Il se rend fréquemment à Wissous où réside souvent son épouse et en particulier lors des réunions familiales qui se déroulent dans la propriété Mouchez.

Guillaume Bigourdan est au centre de la photo prise à Wissous en 1921 dans la propriété Mouchez.

En 1924, il devient Président de l’Académie des Sciences et l’année suivante Président de l’Institut de France.

Il meurt à Paris le 28 février 1932 et repose au cimetière Montparnasse.

Par décision du Conseil Municipal en date du 17/11/1932, la rue Neuve devient la rue Guillaume Bigourdan, laquelle longe la partie est de la propriété Mouchez.

Astronome, Guillaume Bigourdan travailla tout spécialement sur l’amélioration des appareils d’observation. Il étudia plus particulièrement les nébuleuses et observa les planètes. Il en découvrit une qu’il nomma Alma.

Il reçut de nombreux prix scientifiques.

Les descendants de la famille Mouchez nous ont procuré des photos prises à Wissous sur lesquelles il figure et nous les en remercions.

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Général de Gressot

Xavier M. Thérèse Eugène de Gressot, fils de François Fidel Joseph de Gressot baron et général, est né le 16 mai 1823.

Sorti de Saint Cyr, il fait la campagne d’Italie sous Napoléon III, puis passe plusieurs années en Algérie. Nommé colonel du 7° régiment des dragons le 1/10/1869 c’est à sa tête qu’il fait la guerre de 1870. Il s’y distingue en particulier à Rezonville le 16/8/1870. Ce fait d’arme lui vaut la croix d’officier de la légion d’Honneur.

Le colonel de Gressot en 1870 à Metz venant d’être décoré de la légion d’honneur.

Encerclé par les prussiens avec l’armée Bazaine, il s’oppose sans succès à la capitulation.

Après la guerre il est nommé général de division de la cavalerie. Il semble qu’il soit venu habiter Wissous rue du Vivier (actuellement rue de l’amiral Mouchez), et devenu un familier de la famille Mouchez, comme nous pouvons le constater sur la photo ci-jointe prise dans la propriété de l’amiral en 1881 et sur laquelle il figure. Le colonel Flatters et son épouse fréquentaient également l’amiral, de sorte que l’on peut en déduire que c’est chez lui que le général de Gressot et Mme Flatters, née Marie Legros (1845-1933), ont fait connaissance.

Le général de Gressot assis à l’extrême droite dans la propriété Mouchez à Wissous en 1881.

Après la mort dramatique du Colonel Flatters dans le Sahara le 16 février 1881, sa veuve s’est remariée avec le général de Gressot le 23 janvier 1883 et le couple a vécu dans la propriété de colonel Flatters qui devint la propriété de Gressot. Elle était située chemin de la Vallée devenu depuis rue général de Gressot.

En 1887, la presse rapporte une manœuvre militaire qui s’est déroulée à Wissous sous les ordres du général de division de Gressot. Le site choisi pour l’opération concernait plus particulièrement la gare et les voies ferrées de la ligne stratégique qui devaient être reconquises à l’ennemi et réparées. Cette ligne stratégique  venait d’être inaugurée.

Le général décéda le 4 décembre 1896. Il est enterré dans le vieux cimetière de Wissous derrière la mairie  près de la stèle érigée à la mémoire du colonel Flatters.

Fin 1899 début 1900, le Conseil Municipal délibère pour choisir une rue portant le nom du général de Gressot. Après avoir envisagé la rue de la Trinité (actuellement Victor Baloche) et celle du Chemin de fer, le choix se porte sur le chemin de la Vallée qui longe la propriété du général.