René Moulin était un observateur attentif de la vie à Wissous pendant la Seconde Guerre mondiale.
René Moulin est né le 6 octobre 1929 à Melun. Il arrive à Wissous en 1937 où ses parents tiennent un commerce, sur la place devant l’église, appelé « Le café de la Mairie ». Il a raconté avec truculence son enfance à Wissous et en particulier pendant la 2° guerre mondiale dans une oeuvre manuscrite intitulée : « CHRONIQUE D’UN VILLAGE  FRANCAIS SOUS L’OCCUPATION ». Dans une deuxième partie « HISTOIRE D’UN MEMORIAL » il narre   comment il a remis au jour et en mémoire  le drame du 6 février 1944 au cours duquel un B17 américain s’est écrasé dans le parc du domaine « Les Etangs » entraînant la mort de 4 aviateurs. Il y décrit dans le menu détail les dernières heures du B17 du 447° Bomb Group de l’U.S. Air Force jusqu’à sa chute. Cette chronologie lui a demandé deux années de recherches et de démarches en particulier auprès des autorités américaines. Il a pris contact avec les survivants du B17 et les familles des disparus et noué des relations d’amitié avec eux.
En 1976, l’idée de réunir les anciens élèves de Wissous a germé entre amis. Quelques années plus tard le Comité des Anciens Elèves de Wissous (CAEW) est né, association qui sera déclarée bien plus tard. C’est au sein du CAEW que prend corps l’idée de retracer la tragédie du B17. René Moulin, président alors du CAEW, va lancer l’opération en 1982 en prenant contact avec l’ambassade des Etats Unis et la mener à son terme jusqu’à l’inauguration en 1984 du mémorial érigé dans le parc du Domaine Les Etangs à l’endroit où s’est écrasé le B17.
Nous pouvons dire que René Moulin est le père spirituel de ce mémorial. Il a consacré depuis la plus grande partie de sa vie à maintenir le souvenir de ce 6 février 1944.
En récompense les anciens du 447° Bomb Group l’ont nommé membre d’honneur à vie de leur association.
Nous aimerions que les manuscrits de « CHRONIQUE D’UN VILLAGE FRANCAIS SOUS L’OCCUPATION » et d’ »HISTOIRE D’UN MEMORIAL » dont les originaux avec toute la documentation ont été remis à l’APEPAW soient édités, si possible avec l’aide de la commune.
René Moulin a quitté Wissous en 1952. Il a fait une grande partie de sa carrière professionnelle dans les bureaux d’étude de la société L.S.G.D. Rien d’étonnant à cela car il avait des dons pour le dessin et la peinture qu’il a développés en autodidacte. Il a d’ailleurs assuré les cours de peinture pendant 30 ans au Centre Culturel de Meudon.
Il a mis ses talents d’artiste à peindre une cinquantaine de tableaux sur Wissous qu’il a fait don à ses amis. Onze de ces tableaux ont été offerts à des américains en particulier aux aviateurs survivants du 6 février 1944 et aux familles des aviateurs décédés.
Il a pendant des décennies, réalisé une histoire de France au moyen de figurines qu’il a peintes et placées dans des vitrines, ce qui constitue une oeuvre unique à notre connaissance.
René Moulin a fait don à la commune d’un certain nombre de ces vitrines qui sont exposées actuellement au Centre Saint Exupéry. Espérons qu’un jour elles pourront être présentées dans le pavillon du gardien restauré du domaine Les Etangs.
René Moulin a aussi fourni de nombreux documents et informations qui figurent dans les deux monographies que l’APEPAW a rédigées sur Wissous.
Une réponse sur « René Moulin n’est plus »
Bonjour,
Je suis bien content de tomber sur cette petite nécrologie de René Moulin que j’ai bien connu à cette époque, étant tout jeune et élève de son club ‘Maquettes et Figurines’ de Meudon où j’ai passé de merveilleuses années en sa compagnie. C’était un homme charmant, patient et très pédagogue et les samedis que je passais en sa compagnie étaient toujours riches en enseignements. Il nous parlait souvent de Wissous et de ses souvenirs de guerre mais aussi, dès le début, de son projet de Mémorial pour le B-17. A titre personnel, je fais partie de ceux qui ont participé à la diorama de reconstitution du B-17 écrasé tel qu’il s’en souvenait dans le parc. Nous avions pris grand soin de peindre la maquette de l’avion avec les immatriculations de l’époque…pour après l’abimer pour reconstituer son crash mais Mr Moulin était très content du résultat. J’étais aussi présent lors de l’inauguration du monument où les enfants que nous étions furent très impressionnés par la garde d’honneur américaine qui était venue.
Enfin, chaque mois de Janvier, Mr Moulin nous apportait à consulter les nouvelles pages de son histoire de France qu’il dessinait si bien. C’était toujours une magnifique après-midi et je regrette qu’à ma connaissance elle ne soit pas imprimée. J’ai encore plein de souvenirs de lui et je le remercie maintenant pour tous les enseignements qu’il m’a offert et qui me servent encore aujourd’hui dans ma vie d’homme adulte. Merci pour tout René Moulin.