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Le lavoir

« Le lavoir, dit « de la Grande Fontaine », est alimenté en eau courante par le ru qui s’écoule ensuite dans le Domaine « Les Etangs ». Il s’agit du seul lavoir public qui subsiste sur les quatre autrefois en activité. Réhabilité récemment, il a conservé son bassin bordé de pierres plates destinées à battre le linge. »

« Les habitantes de Wissous venaient avec leur lessiveuse chargée sur une brouette et échangeaient les nouvelles de la famille ou du voisinage. »

« Dans les années 1960, ce lieu de sociabilité villageoise a été progressivement abandonné pour la machine à laver à moteur électrique. »

« Signalons que des pierres tombales, provenant de l’église de Wissous, furent incorporées à l’escalier remplaçant le plan incliné conduisant au lavoir. »

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L’ancienne forge

« Installée dans un bâtiment typique de l’architecture rurale à colombages, elle a fonctionné jusqu’à ka fin des années 1950, époque de la disparition des chevaux de trait à Wissous. La forge est l’atelier du forgeron, du maréchal ferrant ou du serrurier possédant un foyer de chauffe du métal activé par un soufflet. »

« Elle comporte également une ou plusieurs enclumes et un baquet d’eau ou d’huile pour refroidir rapidement le fer chaud, et donc durcir la pièce forgée. »

« Les outils à la disposition du forgeron sont des pinces, des marteaux, des masses, des ciseaux, des poinçons, des tranches, des brosses, des griffes et plusieurs autres outils pour travailler le métal. Le forgeron est à même des fabriquer ses propres outils selon ses besoins. »

« Il utilise le fer, l’acier et le bronze. »

« Les bâtiments ont été restaurés par les occupants actuels, lors de l’installation de la brocante de Wissous. »

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La grange aux dîmes

« La grange aux dîmes, dont on aperçoit la façade au fond de la cour, constitue le vestige majeur de la ferme seigneuriale, principale exploitation agricole de Wissous au Moyen-âge. »

« Ce vaste bâtiment servait à recueillir la dîme, l’impôt ecclésiastique en nature portant sur environ 10% des récoltes versé au seigneur de Wissous, le chapitre Notre-Dame de Paris, seigneur collectif formé par la réunion des chanoines entourant l’évêque de Paris. »

« La grange se caractèrise par une belle façade en pierre de taille, percée d’un grand portail gothique, d’un vaste volume intérieur scandé de piliers surmontés d’une superbe charpente constituée de fûts d’arbres centenaires. La vaste cour qui précède la grange est celle de l’ancienne ferme seigneuriale qui s’étendait jusqu’à l’église et comprenait un énorme pigeonnier, privilège du seigneur, qui a disparu au début du XXe siècle lors de l’ouverture de la rue André-Dolimier. »

« La grange héberge aujourd’hui un restaurant gastronomique. »

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L’église Saint-Denis

« Église rurale typique de l’Île-de-France avec son clocher roman au toit en bâtière et son chœur gothique à chevet plat (XIIe – XVIe siècles). On remarquera son plan dissymétrique qui ne comprend qu’un seul bas-côté, le second n’ayant jamais été construit. Les parties anciennes de l’église et la fresque sont classée aux Monuments historiques. »

« A l’intérieur, on peut admirer le chœur et ses chapiteaux à motifs végétaux, les peintures et les figures ornant les retombées des voûtes de la chapelle latérale. Sur le mur du bas-côté, on voit la fresque relatant l’histoire de Sainte Barbe, rare exemple de décor religieux peint de la Renaissance. »

« Sur le même mur a été fixé le dossier du banc d’œuvre, destiné aux pauvres de la paroisse et décoré des armes du seigneur de Wissous, le chapitre de Notre-Dame de Paris. »

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Histoire

Histoire du domaine de Montjean

Le château, tel que nous le connaissons sous sa forme actuelle, a été construit sous l’Empire, au début du XIXe siècle. Montjean comportait alors deux propriétés : le château actuel qui appartenait au marquis de Clermont-Gallerande et un autre bâtiment démoli en 1900, propriété du général François de Chasseloup-Laubat.

 Le duc Adolphe-Henri- Emery d’Aumont (1785-1849), premier gentilhomme de la chambre  de feu le roi Louis XVIII, y résida également à partir de 1824.

Le 7 novembre 1824, l’aéronaute Jean-François DUPUIS-DELCOURT (1802-1864), à l’âge de 22ans, réussissait à partir du domaine de Montjean, la première ascension d’une « flottille aérostatique » expérimentale ; celle-ci était composée de 5 ballons, le plus gros au centre supportant la nacelle et 4 autres plus petits disposés autour. Cet assemblage expérimental était destiné à obtenir un certain degré de pilotage; atteignant une altitude de 2600 m , la flottille dont les ballons s’étaient dégonflés se posa ensuite à Choisy-le-Roi.    

DUPUIS-DELCOURT fonda en 1852 la « Société Aérostatique et Météorologique de France ». Il fut le premier à lancer l’idée en 1857 d’un musée de l’aérostatique ancêtre de l’aéronautique ; elle ne se concrétisa qu’en 1918.

Après une succession de propriétaires aux XIXe et XXe siècles, le château servit d’hôpital militaire durant la Première Guerre Mondiale avant d’être occupé par les troupes allemandes pendant la Seconde Guerre Mondiale de 1942 à 1945.

En 1946, il fut utilisé par Air France pour la sélection et le recrutement des premières hôtesses de l’air ; le premier vol avec hôtesse à bord a été réalisé lors de la 1ère liaison aérienne Paris – New York en DC4 le 1er juillet de la même année (19h50 de vol).

Il servit d’internat, de centre de formation des hôtesses et des stewards ainsi que des apprentis Mécaniciens avions, avant le transfert de cette activité au Centre d’Instruction de Vilgénis (domaine de Massy).

Plus récemment le domaine aurait servi de décharge à gravats provenant de la construction de l’aéroport d’Orly, puis suite à l’élargissement de l’autoroute du Sud qui le longe.

L’une des propriétés a été démolie en 1900 et l’autre fut acquise par les membres de la famille DARBLAY.

Le domaine du château de MONTJEAN (parc de 17HA) a été acheté par la ville de WISSOUS avec l’aide du Conseil Général de l’Essonne en 2002 .

Le château est à l’époque en mauvais état mais le domaine est classé en Espace Naturel Sensible pour sa richesse de sa biodiversité.

En 2006 et 2007 le site est utilisé pour des animations médiévales, puis en 2009, après la reprise totale du lieu par la commune de WISSOUS, un important projet de valorisation a été lancé. Il n’y a plus d’usage d’insecticide, ce qui permet l’installation des ruches dont les abeilles, via la pollinisation, devraient assurer la reproduction d’une grande partie des espaces végétaux.

Installés dans les écuries restaurées du château, les attelages de Montjean, en partenariat avec la commune, vous proposent des promenades en calèches dans les différents parcs de la commune ou la ville de Wissous.

Le 10 mai 2010, le Conseil Général a approuvé une convention de gestion du domaine de Montjean avec la commune de WISSOUS. La convention répond à 3 objectifs :

  • l’amélioration de la biodiversité ;
  • le maintien du caractère naturel paysager ;
  • l’aménagement pour l’accueil et la sensibilisation du public.

L’équipe d’entretien du Conservatoire départemental des E.N.S.(Espace Naturel Sensible), intervient pour certains travaux d’abattage, d’élagage et de gestion écologique de milieux particuliers.

Une miellerie, dans laquelle un apiculteur sera installé, est en cours de réalisation dans une partie saine du château de Montjean.

Ce lieu de promenade, havre de paix, ouvert au public, vous fait totalement oublier sa proximité immédiate de villes à forte population et les différentes infrastructures dédiées aux activités économiques, industrielles et aéroportuaires si proches. 

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Histoire

La culture de la vigne à Wissous

Les Romains ont développé la culture de la vigne en Gaule, et l’ont introduite dans les régions septentrionales en particulier dans les environs de Lutèce sous l’impulsion de l’empereur Probus (232-282). Ses successeurs ont fait d’ailleurs l’éloge des vins de Lutèce.

On ne sait pas quand la culture de la vigne commença à Wissous, mais des écrits en font état en 1284. Il en est question ensuite régulièrement.

Les vignes de Wissous, donnent un vin de consommation courante, qui alimente les besoins de la Capitale. Elles sont d’un très bon rapport, bien meilleur que celui des céréales. Le rendement est de 20 à 40 hl/ha. 

Malheureusement, elle est très dépendante de la situation politique du moment, et des ravages causés par les conflits. Pour reconstituer une vigne détruite il faut plusieurs années. Ainsi, on relève que 1465 fut de ce fait une très mauvaise année pour la production du vin à Wissous. 

Au milieu du XVI ième siècle, les vignerons de Wissous exploitaient des vignes sur les coteaux des Rabats à Antony. A cette époque le domaine seigneurial et la Fabrique de l’église St Denis possèdent également des vignes. 
Les vignerons de Wissous ne respectent pas toujours les bonnes conditions de culture de la vigne puisque qu’en 1560 la rive gauche du ru de Rungis, exposée au nord, en est plantée.
La qualité des vins de Wissous est très variable puisque leur prix varie dans des proportions de 1 à 4 en fonction de celle-ci.
La vigne à Wissous tenait une telle place dans l’économie du village que St Vincent, le patron des vignerons, avait sa chapelle à l’église St Denis. La vigne est cultivée en particulier sur les pentes des Glaises et au Bois Charlet et en général sur de petites parcelles de quelques centaines de mètres carrés. 

En 1600, 30% des exploitants agricoles étaient des vignerons et la vigne était cultivée sur 42 ha des terres de Wissous. Au milieu du XVII ième siècle, 40% des tenanciers (exploitants de tenures) sont des vignerons. 

A partir du XVIII ième siècle, les terres consacrées à la culture de la vigne diminuent. Leur surface passe à 10 ha en 1774, à 9 ha en 1782, à 5 ha en 1850 pour disparaître complètement en 1880 comme dans toute la région Ile de France en particulier à la suite des ravages dus au phylloxéra. 

Le vignoble de Montmartre est sans doute le seul de la région qui ait survécu, mais depuis quelques décennies, grâce à des initiatives pour la plupart communales, la vigne a été réintroduite pour des raisons culturelles et festives dans certaines communes de la région parisienne, d’où elle avait disparu. On peut citer Suresnes, Rosny-sous-Bois, Noisy-le-Grand, Villepinte … La vigne cultivée sur 11 ha en Ile de France produit environ 34 000 bouteilles.

Si dans un but culturel et d’animation la commune de Wissous envisageait de réintroduire la vigne sur son sol, une étude sérieuse devra être au préalable entreprise car sa culture est exigeante et la production de vin demande beaucoup de soins et de compétences.

La vigne a besoin d’un maximum d’ensoleillement et doit être planté dans un sol léger bien drainé mêlant argile, graviers et même galets. 

Le choix du cépage est aussi déterminant. Les cépages rustiques utilisés à Wissous nous sont inconnus, et ont sans doute disparu. 

Les sites sur lesquels le vignoble wissoussien était planté sont maintenant urbanisés et ils n’étaient pas d’ailleurs les plus favorables à son développement.

Nous pensons que le site le mieux adapté, est situé au sud du domaine de Montjean. Il faudrait créer un coteau artificiel en pente douce depuis le pied de la décharge dont le sol est bien drainant. Il faudrait naturellement nécessaire améliorer la qualité du sol. 
A notre avis l’idéal serait de réaliser des murets parallèles perpendiculaires à la ligne de pente, et contre lesquels les pieds de vignes seraient appuyés, pour satisfaire leur besoin de chaleur.

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Histoire

Etymologie de « Wissous »

La commune pris son nom définitif après la fin de l’ancien régime, avec  la réintroduction du W.

Nous voudrions, une fois pour toute éliminer, Huit Sous et Huit Sources qui proviennent d’une écriture purement phonétique de personnes ne connaissant pas la commune.

L’abbé Varaigne, dans son livre sur Wissous a consacré un chapitre à l’étymologie du nom de notre commune.

Il y expose les différentes thèses connues à l’époque mais il conclut que l’origine de ce nom reste mystérieuse et non expliquée.

Ce qui est certain, c’est que ce nom mit beaucoup de temps à se stabiliser et à acquérir sa forme définitive.

C’est au XI° siècle qu’est apparu, pour la première fois, Wissous dans des documents anciens. A cette époque ceux-ci étaient écrits soit en latin, soit en langage vulgaire. Dans les documents en latin, on a relevé les écritures suivantes : Viccorium, Vizeorium, Vicederum, Villedorum et dans ceux écrits en langage vulgaire : Viceor, Vizeor, Vizoor, Viceors, Viceoz, Vilceors, Viceous, Viceour, Viceours, Vissours, Visoulz, Ville-Sous, Vuyssolz, Vuissoulx, Vuipsoubs.

Dans les textes de 1557 et de 1576 le W apparait dans Wissobs. On le retrouve aussi avec Wuissous, Wissols, Wissoubs, et Wissoubz, Wuissoubz dans le registre terrier  de la commune du XVII° siècle.

Du milieu du XVI° siècle à celui du XVIII° le V est malgré tout le plus souvent utilisé. On relève Vuisobz en 1576, Vuissouz en 1594, Vuisoubz en 1666, Vuissoubs en 1685, 1687, 1689, 1702, 1739, Vuissoubz en 1686, Vuissous en 1721, Vuissou en 1737, Uissous en 1740, Vissous en 1756, 1770, 1782 qui sera la dernière orthographe jusqu’à la Révolution.

En 1596 on note aussi l’écriture Huict-Solz

L’abbé Varaigne a aussi rencontré les écritures suivantes : Huissoubs, Huissous, Huict-Sous, Huit-Solz, Vissouls.

L’abbé Varaigne évoque la théorie de J.Longnon et J. Soyer selon laquelle le nom de notre commune aurait une origine germanique du fait que, d’après eux, les Gallo-Romains appelaient un village de la région VICUS SUEVORUM. Cette théorie est reprise également par Michel Roblin qui écrit que : « Wissous est probablement une formation en ville, sur un nom germanique déformé »

Un habitant de Wissous, Monsieur Joel Meyniel, a fait des recherches intéressantes dans cette voie Elles méritent, à notre avis, d’être versées à la contribution apportée pour élucider l’origine du nom de notre commune. Nous allons résumer l’essentiel du rapport qu’il a fait sur ses recherches.

A la fin de l’Empire Romain au Ve siècle, des tribus germaniques suèves, venant des bords de l’Elbe, auraient traversé notre pays pour finir par s’implanter dans la péninsule ibérique. Quelques groupes seraient restés dans la région de Lutèce et en particulier l’un d’entre eux aurait créé un village, que les autochtones ont appelés VICUS SUEVORUM, le village des Suèves.

Les clercs, de leur côté, ont donné à ce village le nom de VICERODUM qui signifierait le Village du Réservoir. Les suèves le traduisirent dans leur langue germanique en WIESESOULTZ ou WISSOULTZ.

Le W, considéré comme une lettre barbare pendant le Moyen Age, aura tendance à disparaître de l’orthographe de notre écriture naissante. La Révolution lui redonnera droit de cité.

En résumé, WISSOUS serait d’origine germanique et  signifierait « Le Village de la Source » ou « La Porte de la Source ».

La présence de nombreuses sources sur notre territoire, qui en faisait le château d’eau de Lutèce, ne peut que conforter cette explication. D’autre part il est attesté que les Suèves se mirent au service de l’Empire romain finissant. On désigna ces auxiliaires par le nom de lètes. On a détecté leur présence entre autre, au Mans, à Chartres, à Bayeux, à Clermont …

Cette thèse est séduisante, mais il reste des interrogations. En effet « WISS » en langue germanique signifie PRAIRIE et WISSOUS signifierait alors « La Prairie de la Source » ce qui ne serait plus la traduction de VICEDORUM. De plus il resterait à démonter de façon irréfutable que les Suèves se sont bien implantés à Wissous.

Une chose est certaine c’est qu’en aucun cas le nom de Wissous vient de  Huit-Sous ou de Huit-Sources.

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Jean-Marie Calmettes, un enfant de Wissous

Jean-Marie Calmettes est un artiste wissoussien inconnu dans sa commune natale.

Jean-Marie CALMETTES est né à Wissous le 14 avril 1918. Il est décédé à Trèbes dans l’Aude et il a été enterré au cimetière d’Eguilles dans les Bouches du Rhône le 12 novembre 2007.

Il a été l’un des plus grand artiste français de l’après guerre.

Après être passé par l’Ecole des Arts Appliqués, puis par l’Ecole des Art Décoratifs, il entre à l’Ecole des Beaux Arts en 1938 et s’oriente vers la peinture. Après sa démobilisation en 1940, il entre à l’Académie de la Grande Chaumière et fonde le groupe de l’Echelle avec Cortot, Busse et d’autres.  Il commence à exposer dans divers salons en France et à l’étranger (Montréale, Philadelphie, Milan, Genève, Los Angeles, Chicago, Dallas …)

Il obtient le Prix de la jeune Peinture en 1947, un Prix Hallmark en 1949, le Prix du Dôme en 1953 et le Prix Othon Friesz en 1954.

Jean-Marie CALMETTES a été professeur à l’Ecole des Beaux Arts de Paris de 1973 à 1983.

Il  se fait connaître après la guerre par ses natures mortes en noir et blanc. Il puise alors son inspiration dans le cubisme de Roger de La Fresnaye (1885-1935), lui-même peintre cubiste élève de Maurice Denis et Paul Sérusier. Peu à peu Jean-Marie CALMETTES abandonne les natures mortes et le tout blanc et noir, et suggère dans ses œuvres les fenêtres ouvertes sur l’extérieur avec la lumière en introduisant les ocres et les jaunes.         

Après avoir commencé par le cubisme analytique il s’oriente vers ce que l’on a appelé l’abstraction française.

Ses œuvres se trouvent dans des collections privées et dans les musées des Arts Modernes de Paris, de Londres, de New York, de Bruxelles entre autres.

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René Moulin n’est plus

René Moulin était un observateur attentif de la vie à Wissous pendant la Seconde Guerre mondiale.

René Moulin est né le 6 octobre 1929 à Melun. Il arrive à Wissous en 1937 où ses parents tiennent un commerce, sur la place devant l’église, appelé « Le café de la Mairie ». Il a raconté avec truculence son enfance à Wissous et en particulier pendant la 2° guerre mondiale dans une oeuvre manuscrite intitulée : « CHRONIQUE D’UN VILLAGE  FRANCAIS SOUS L’OCCUPATION ». Dans une deuxième partie « HISTOIRE D’UN MEMORIAL » il narre   comment il a remis au jour et en mémoire  le drame du 6 février 1944 au cours duquel un B17 américain s’est écrasé dans le parc du domaine « Les Etangs » entraînant la mort de 4 aviateurs. Il y décrit dans le menu détail les dernières heures du B17 du 447° Bomb Group de l’U.S. Air Force jusqu’à sa chute. Cette chronologie lui a demandé deux années de recherches et de démarches en particulier auprès des autorités américaines. Il a pris contact avec les survivants du B17 et les familles des disparus et noué des relations d’amitié avec eux.

En 1976, l’idée de réunir les anciens élèves de Wissous a germé entre amis. Quelques années plus tard le Comité des Anciens Elèves de Wissous (CAEW) est né, association qui sera déclarée bien plus tard. C’est au sein du CAEW que prend corps l’idée de retracer la tragédie du B17.  René Moulin, président alors du CAEW,  va lancer l’opération en 1982 en prenant contact avec l’ambassade des Etats Unis et la mener à son terme jusqu’à l’inauguration en 1984 du mémorial érigé dans le parc du Domaine Les Etangs à l’endroit où s’est écrasé le B17.

Nous pouvons dire que René Moulin est le père spirituel de ce mémorial. Il a consacré depuis la plus grande partie de sa vie à maintenir le souvenir de ce 6 février 1944.

En récompense les anciens du 447° Bomb Group l’ont nommé membre d’honneur à vie de leur association.

Nous aimerions que les manuscrits de « CHRONIQUE D’UN VILLAGE FRANCAIS SOUS L’OCCUPATION » et d’ »HISTOIRE D’UN MEMORIAL » dont les originaux avec toute la documentation ont été remis à l’APEPAW soient édités, si possible avec l’aide de la commune.

René Moulin a quitté Wissous en 1952. Il a fait une grande partie de sa carrière professionnelle dans les bureaux d’étude de la société L.S.G.D. Rien d’étonnant à cela car il avait des dons pour le dessin et la peinture qu’il a développés en autodidacte. Il a d’ailleurs assuré les cours de peinture pendant 30 ans au Centre Culturel de Meudon.

Il a mis ses talents d’artiste à peindre une cinquantaine de  tableaux sur Wissous qu’il a fait don à ses amis. Onze de ces tableaux ont été offerts à des américains en particulier aux aviateurs survivants du 6 février 1944 et aux familles des aviateurs décédés.

Il a pendant des décennies, réalisé une histoire de France au moyen de figurines qu’il a peintes et placées dans des vitrines, ce qui constitue une oeuvre unique à notre connaissance.

René Moulin a fait don à la commune d’un certain nombre de ces vitrines qui sont exposées actuellement au Centre Saint Exupéry. Espérons qu’un jour elles pourront être présentées dans le pavillon du gardien restauré du domaine Les Etangs.

René Moulin a aussi fourni de nombreux documents et informations qui figurent dans les deux monographies que l’APEPAW a rédigées sur Wissous.

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César Daly à Wissous

L’architecte César DALY, a été pendant la seconde moitié du XIXème siècle un personnage aussi important que VIOLLET-LE-DUC dans le monde de l’architecture. Ses contemporains lui promettaient la même notoriété mais quelques années après sa mort en 1894 César DALY est tombé dans l’oubli. En 1941 les historiens de l’art le redécouvrent, mais c’est à partir des années 1970 que ses oeuvres sont remises au jour d’une façon importante et que ses théories font l’objet d’études universitaires.

Pourquoi nous intéressons nous à César DALY ? C’est grâce à la curiosité et à la perspicacité de Monsieur Frank Chmitelin. En faisant des recherches sur l’historique de la maison qu’il a acquise il y a 3 ans à Wissous, il a fini par découvrir que César DALY en avait été propriétaire et que ce personnage avait mérité de passer à la postérité.

En effet César DALY a acheté en 1864 la propriété sise au 37 rue du Général de Gressot que les Wissoussiens appellent « La Pergola » et où il est mort  en janvier 1894.

Les prussiens l’occupèrent pendant 9 mois en 1870 et la saccagèrent. Ils détruisirent en particulier ses notes et ses croquis de voyage.

Le 30 novembre 1871 une somme de 33 695 francs est attribuée par l’Etat à la commune de Wissous au titre de l’indemnisation des dégâts occasionnés par l’occupation prussienne. César Daly a été l’une des 194 personnes indemnisées.

En  1882, il construisit les deux pavillons de garde mansardés en brique polychrome qui encadrent une grille imposante, elle-même flanquée de trophées portant des arabesques, guirlandes de fruits et de fleurs, inscrivant une série de lignes elliptiques : il ajoute ainsi à sa maison ce qu’il considère comme le signe de l’architecture moderne : l’ellipse.  

César Daly fait de sa maison de Wissous la maison idéale dans laquelle il réunit des éléments de style très XVIIIème siècle comme la cour d’honneur à sa profession de foi moderniste.

 La grille d’entrée de la propriété, coté rue du général de Gressot, proviendrait de l’ancien octroi de la Porte d’Orléans. Elle serait postérieure à la mort de César Daly et aurait été installée entre 1927 et 1929.

Il reçoit à Wissous en particulier Victor CONSIDERANT un juriste célèbre, inventeur de la représentation proportionnelle, jusqu’à la mort de celui-ci en 1893.

Après la mort de César Daly, la propriété changé de propriétaire plusieurs fois. Elle finit par être divisée en 1981. La maison principale et chacun des deux pavillons sont maintenant des propriétés séparées.

Mais qui était César DALY ?

Il est né à Verdun le 17 juillet 1811. Fils naturel de John Daley commissaire aux vivres britannique prisonnier de guerre et de Françoise Camille Augustine Bernard de Calonne issue de la grande noblesse du Nord.

A la Restauration la famille s’installe en Angleterre. Elle rentre en France en 1828 après la mort du père en 1824. 

Il est élevé à Douai, où il s’initie à l’architecture, En 1831 il entre à l’Atelier de Félix Duban à Paris mais refuse de s’inscrire à l’École des Beaux-Arts. En 1836 il découvre les théories de Fourier. En tant que membre de l’École sociétaire, il prépare des plans pour le phalanstère de Condé-sur-Vesgres et suit son ami Victor Considérant au Texas dans la communauté de la Réunion (1855). Rapidement déçu, il revient en France en 1857 et se rallie à l’Empire. Grand voyageur (il visite les États-Unis, parcourt l’Amérique latine, le bassin méditerranéen, fait de longs séjours en Angleterre et en Allemagne), Daly construit peu mais écrit beaucoup. En tant qu’architecte César Daly n’a que très peu de réalisations concrètes à son actif. Deux en réalité : la restauration de la cathédrale Sainte Cécile d’Albi, de 1843 à 1877, en tant qu’architecte diocésain… et sa maison de Wissous !

Mais Daly apparaît surtout comme le créateur de la presse architecturale moderne  avec la Revue générale de l’architecture et des travaux publics (45 vol., 1840-1890). En publiant cette revue, dont le succès sera international, Daly apporte quelque chose de nouveau dans la presse architecturale française. Un grand format, un texte organisé en rubriques fixes, abondamment illustré et de nombreuses gravures font de cette publication un instrument pratique et rigoureux. S’adressant à l’ingénieur comme à l’architecte, Daly entend compléter la formation professionnelle de ces corps de métier en leur offrant, par l’intermédiaire de sa Revue générale de l’architecture et des travaux publics  une approche pluridisciplinaire qui leur manque. Il fait alors appel à de nombreux spécialistes tels que le peintre Jollivet, l’ornemaniste Clerget, les archéologues Mariette et Phocion Roques, le sculpteur Bartholdi, le facteur d’orgues Cavaillé-Coll ou l’écrivain Prosper Mérimée. Ils viennent renforcer une équipe composée des plus grands architectes et ingénieurs de son temps : H. Labrouste, C. Garnier, J. I. Hittorff, Davioud, Questel, Viollet-le-Duc, Michel Chevalier, C. Polonceau, Denfert-Rochereau… Au total, 216 collaborateurs qui, avec Daly, écrivent 1 800 articles.

Il obtient la Légion d’honneur le 13 août 1861 et reçoit la Royal Gold Medal en 1892.

A titre d’exemple de la grande réputation de César Daly dans le monde de l’architecture du XIXème siècle, une notice nécrologique de la presse architecturale Belge : « Il a été en effet à proprement parler, le créateur de la presse architecturale française, peut être même européenne, et il a par ses publications, par la plume et par la parole, exercé sur l’architecture moderne une influence qui ne peut se comparer si elle ne la surpasse pas, qu’à celle de  nos plus grands maîtres. »

Sources :

  • Marc Saboya- Encyclopédie Universalis – Daly César Denis (1811-1894)
  • Hélène Lipstadt- AMC. Architecture mouvement continuité (1977, juin) n°42.- P. 37-40 – César Daly et l’habitation – A propos de l’habitation de César Daly retrouvée à Wissous (Essonne).
  • Archives communales de Wissous