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Le château de Villemilan de Wissous

L’existence d’un château à Villemilan à partir du 15° siècle, jusqu’à sa destruction en 1830 est signalée dans la monographie  Â« WISSOUS AU TEMPS JADIS Â» tome 1.  Ces informations reprenaient celles données par Henri Louis Désiré Breton,  instituteur en poste à Wissous, dans sa monographie communale et par l’Abbé Varaigne dans son ouvrage « Wissous et son église Â».

La Société Historique et Archéologique de l’Essonne et du Hurepoix vient de faire paraitre un ouvrage sur tous les châteaux de l’Essonne  disparus. Un chapitre est consacré à feu celui de Villemilan. 

Le premier propriétaire connu du fief de Villemilan est Pierre de Tuillière en 1452. Il est chevalier et conseiller à la cour du parlement.

Selon un terrier de la fin du 16° siècle, le domaine s’étendait sur 220 arpents (150 sur Wissous et 70 sur Antony). 

  En 1574,  Le seigneur de Villemilan est Alain Ferrand lieutenant particulier au Châtelet, puis son fils ainé Antoine II, conseiller du roi, qui décède en 1639. En 1600, Marc Angouillan est le fermier du domaine et ce poste restera dans la famille jusqu’à Claude Angouillan décédé en 1645 laissant un important héritage.  La ferme est ensuite confiée à Claude Bloceau. En 1690, le fief  qui appartient à Antoine-François Ferrand Maitre des Requêtes,  s’étend sur 265 arpents dont 70 sur Antony.  Sa fille Marie Françoise  Geneviève hérite du domaine et épouse le marquis de Montboissier-Canillac, devenant la marquise Du-Pont-du-Château.Elle s’en sépare en 1730, ce qui donne lieu à plusieurs procès lesquels débouchent sur la vente en 1731 de la seigneurie de Villemilan à Yves Joseph Pommyer, écuyer, conseiller, secrétaire du roi. Les terres du domaine sont affermées à cette époque à Thomas Aubouin puis à Mathieu Aubouin et à sa femme Denise Le Loup.

Dans les années 1740, le fief et le château sont acquis par Barthélémy Thoynard, écuyer baron de Vouldy, fermier général de 1721 à 1752. De très mauvaise réputation, il est appelé l’Harpagon de la finance et traité de chiasse des hommes. Il accumule richesses et seigneuries jusqu’à sa mort en 1752. Ses biens sont mis en vente lors du décès de son épouse en 1768.

A cette époque, la seigneurie de Villemilan, comprend, la maison seigneuriale ou ferme, des bâtiments, une cour, des colombiers, un jardin, haute, moyenne et basse justice, chasse greffe, tabellionnage (actes notariés) cens et rente, terres, vignes, bois, le tout d’une surface de 490 à 495 arpents, ce qui indiquerait un accroissement considérable du domaine à l’époque de Barthélémy Thoynard.

Plan réalisé par Villeneuve en 1782

Elle devient ensuite la propriété de François Etienne Lenoir de Balay (ou Debalay), écuyer et fermier général. Suivant d’autres sources le sieur de Balay n’aurait acquis en 1745 qu’une petite partie du domaine.  En 1775 à la demande de Mathurin Aubouin, fermier de la seigneurie, un état des lieux indique que le fief de Villemilan ne couvre plus que 200 d’arpents (68 ha) sans compter le château et les bâtiments. Une vingtaine d’arpents (6,8 ha ha) sont occupés par le parc et les dépendances non soumis à la dime.  On n’a pas d’explication sur ces deux évaluations très différentes. Une partie des terres sont peut être sorties de la seigneurie.

Son fils, Michel Etienne ne sera jamais seigneur de Villemilan. Magistrat à la première Chambre des Enquêtes en 1789, il est arrêté le 17 décembre 1793 et accusé d’avoir signé ou approuvé des protestations tendant à méconnaitre la liberté de souveraineté du peuple, à calomnier la représentation nationale et à ramener le règne de la tyrannie. Il est guillotiné le 20 avril 1794. Son père décède en 1804 et sa mère en 1808. C’est un cousin, Jean Louis Bayle, qui hérite du domaine de Villemilan et en sera le dernier propriétaire. Il décède en février 1830 et la même année le château est détruit, sans que l’on sache dans quelles circonstances. Le domaine a probablement subi des perturbations lors de la Révolution et  on peut supposer qu’en 1830 il ne devait rester de celui-ci que des bâtiments peut-être pas en très  bon état. Il s’étendait à l’emplacement de la zone industrielle de Villemilan et de l’emprise des voies des autoroutes en partie sur Antony. Il est certain qu’à partir de la Révolution les terres ont été acquises peu à peu par les agriculteurs locaux, en particulier par la famille Aubouin qui en était les fermiers de père en fils au 18° siècle.

La seigneurie de Villemilan disposait de sa « justice Â»  (gibet à 3 potences) sise sur le Tartre des Hauts de Wissous qui figurait encore sur les plans de 1758.

Note : L’arpent était la mesure de surface sous l’ancien régime, mais il pouvait varier de 0,34 à 0,5 ha suivant les régions. Il semble qu’à Wissous l’arpent était  égal à 0,34 ha.

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