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Histoire

L’église Saint-Denis de Wissous

L’église Saint-Denis de Wissous date du XIIe siècle, période de transition entre le roman et le gothique. Le clocher est roman à côté d’un chœur gothique. La voûte de la nef a été entièrement refaite en 1992-1993. Le bas-côté date du XVe siècle, et la chapelle latérale du XVIe siècle .Les deux ont été restaurées en 1988. La fresque de Ste Barbe située dans le bas-côté fut classée par les Monuments Historiques le 15 septembre 1905. Le 24 décembre 1913 l’Administration des Beaux Arts classa en entier le bas-côté ainsi que le chœur et le clocher.

L’église a fait l’objet de plusieurs restaurations dont la dernière en 2011 pour consolider ses fondations. Au cours des fouilles des restes humains ont été mis au jour à l’intérieur du sanctuaire et à l’extérieur le long du mur sud de celle-ci. Dans le soubassement de la façade des moellons taillés de l’époque romaine ont été trouvés.

I – L’EXTERIEUR

L’église, orientée est/ouest comme la plupart de ses contemporaines, a une longueur de 30 mètres. Elle était incluse dans la ferme seigneuriale et les paroissiens y pénétraient par un porche situé sur la face nord après avoir traversé le cimetière. Elle fut désenclavée en 1820, de façon à permettre aux paroissiens d’entrer par la porte principale sur la façade ouest. Le porche fut supprimé.

Il a été sérieusement envisagé de la détruire en 1904. Elle a été sauvée par le maire de l’époque.

LE CLOCHER

Il est roman et situé à la hauteur du choeur comme dans la plupart des églises romanes d’Ile de France. Il est terminé par une toiture en bâtière (à deux pans). A l’époque du gothique les clochers ne furent plus en général construits au même endroit ce qui eu pour conséquence de retarder leur réalisation. Trois cloches furent retirées en 1793 pour faire des canons. La cloche actuelle qui donne le ‘mi’ a été bénie en 1807 et s’appelle Denis patron de l’église. Il est rare qu’une cloche ait un prénom masculin.

Il mesure 28 mètres de haut. Des ouvertures de style gothiques ont malheureusement été ouvertes en 1904 dans la partie supérieure qui construite plus tardivement ne comportait pas d’ouvertures.

II – L’INTERIEUR

LA GRANDE NEF

Jusqu’en 1821, elle était seulement couverte d’une voûte en bois, modeste à côté d’un chœur et d’un collatéral voûtés de pierre. Elle était à la charge de la Fabrique donc des paroissiens aux revenus modestes, alors que les autres parties de l’église étaient du domaine du chapitre de Notre-Dame de Paris aux moyens autrement plus importants.

La voûte en bois étant en très mauvais état, elle fut remplacée en 1821, par une voûte en plâtre en forme de berceau. En 1904 lors des travaux de sauvetage de l’église elle fut dissimulée en construisant en dessous une voûte de style néo-gothique du plus mauvais effet.

En 1992 à cause des fissures importantes et inquiétantes, elles furent remplacées par une belle voûte en châtaigner ayant la forme d’une carène renversée de bateau comme cela se faisait au XVIe siècle. La nef retrouvait enfin un aspect proche de celui qu’elle devait avoir à l’origine.

Des ouvertures ogivales donnent accès au bas côté.

La plupart des vitraux de l’église a été réalisée par Lorin maître verrier à Chartres.

Les trois premiers vitraux dont de la famille Malot datent des années 1880 et représentent à partir du fond de l’église Ste Andrésine, à la mémoire d’un enfant décédé dont le portrait figure en dessous dans un petit médaillon, st Antoine, et Ste Genevièvre. Sur le dernier, saint Louis apporte à la Ste Chapelle les reliques de la couronne d’épines du Christ offertes par Beaudouin II de Constantinople.

Sur les hauts des piliers des croix peintes, marques de consécration de l’église, ont été mises au jour.

Sur le mur nord de la nef et sur les murs séparant celle-ci du chœur ont été placé trois tableaux récemment restaurés d’un petit maître italien du début du XVIIe siècle de l’école de Ferrare Ippolito Scarsellino. Ils sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1990.Ce sont : Couronnement d’épines, Jesus et les docteurs et Sainte Famille ou Nativité.

LE CHOEUR

C’est avec le clocher la partie de l’église la plus ancienne et la mieux conservée.

La décoration des chapiteaux s’inspire principalement des feuilles acanthe et d’arum sculptées maintes fois par les artistes romans.

Le chœur a été restauré en 1992, cette réfection a permis de dégager cinq niches très anciennes percées dans le mur Nord et bouchées depuis de longues années. Deux de ces niches sont séparées par des colonnettes qui datent du XIIe siècle comme le chœur.

Comme la plupart des vitraux de l’église, celui qui est situé derrière le maître autel est signé LORIN.

Il représente Le Calvaire et date de 1887, les deux autres représentent l’Annonciation et saint Michel restaurés en 1988.

La croix en pierre placée derrière l’autel est daté e de 1672 et provient d’un ancien calvaire qui se serait trouvé au croisement au bas du chemin de la Vallée. Sur une face figure un Christ et sur l’autre une Vierge à l’Enfant.

LE BAS-CÔTE

Il remonte à la fin du XVe siècle. Sur le mur qui le termine à l’ouest sont accolées deux ogives dont les retombées représentent des masques.

Auprès, se trouvent les fonds baptismaux restaurés au début du XVIIIe siècle et en avançant les statues de saint Denis et Jeanne au bûcher.

Les quatre vitraux en partant du fond de l’église ont pour thèmes :

Le baptême du Christ, Saint Pierre ( XVIe siècle), Le miracle des roses attribué par la légende à sainte Elisabeth du Portugal ou de Hongrie offert par le famille Legros, Ste Cécile offert par la famille Vallée.
Ces vitraux ont été restaurés en 1991.

LA FRESQUE DE SAINTE BARBE

La nef latérale comportait jadis au autel à sainte Barbe dont l’emplacement est indiqué par une fresque du début du XVIe siècle, facile à dater par le caractère gothique de ses inscriptions et l’allure des personnages habillés comme des seigneurs du temps de François Ier

Selon la légende Barbe fille de Dioscore, satrape païen de Perse, s’est convertie au christianisme contre l’opposition farouche de son père. N’ayant pas réussi à faire abjurer sa fille, Discore la décapita, mais il tomba aussitôt foudroyé, c’est pourquoi ste Barbe est devenue la patronne des métiers dangereux : sapeurs pompiers, mineurs, artilleurs.

La fresque qui devait avoir d’autres panneaux raconte cette légende. Les scènes se succèdent de haut en bas.en partant de la gauche.

1/ Dioscore apprenant la conversion de sa fille tombe à la renverse de saisissement puis se relevant menace, de son épée, Barbe qui s’échappe par une brèche miraculeusement faite dans la tour ou elle est enfermée.

2/ Dioscore poursuit Barbe qui s’est enfuie et se cache dans un taillis. Elle est trahie par un berger aussitôt transformé en statue de pierre et dont les moutons sont métamorphosés en crapauds.

3/ Dioscore ramène Barbe au château et la fait fouetter pour la contraindre à renier sa foi

4/ Devant son refus elle est enfermée dans la tour d’où elle continue à clamer sa foi à son père.

5/ A l’insu de son père elle fait la charité aux pauvres.

6/ Ste Barbe est accueillie au ciel avec la palme du martyr présentée par un ange.

La fresque portait la trace de coups, spécialement sur la tête de certains personnages (donnés probablement pendant la terreur)

Cette fresque recouverte de plâtre est restée invisible jusqu’en 1880. Malgré ses mutilations, elle est d’autant plus intéressante que les peintures murales sont très rares dans les environs de Paris. Aussi a-t-elle été classée dès 1905.

En 1976 des peintres l’ont admirablement restaurée. Ils ont supprimé les traces de coups, et reconstitué les dessins des six panneaux.

Au bas de la fresque à droite une niche appelée piscine recevait selon un rite abandonné au XVIe siècle l’eau qui était versée sur les doigts du prêtre, pour les purifier à la fin de la messe. Elle s’écoulait à l’extérieur par un trou actuellement obstrué.

LA CHAPELLE LATERALE

On accède à celle-ci par une ouverture ogivale du XIIe siècle dont les chapiteaux sont dissymétriques puis en passant sous le clocher et une voûte d’arrêtes caractéristique de la fin de l’époque romane.

Elle remonte au XVIe siècle. Sa voûte repose sur des chapiteaux très usés en forme de choux frisés. Les retombées des ogives étaient assez abîmées sauf celle qui se trouve près de la sacristie où l’on peut admirer une superbe chouette. Les autres figures datent de la restauration en 1988 qui a également mis au jour des peintures représentant:

sur le côté droit deux pèlerins de Compostelle qui, détail inhabituel, partent en sens opposé. On peut imaginer que l’un part et que l’autre revient. On devine aussi à droite du vitrail central une Vierge à l’Enfant.
sur la voûte : des anges portant les instruments de la crucifixion.

Les vitraux de la chapelle représentent : au fond la Sainte Famille selon Raphaël ; sur le côté sud: deux médaillons : la Vierge à l’Enfant et saint Georges.

L’autel placé au fond de la chapelle est de style Louis XV. Sa partie inférieure est beaucoup plus élégante que le tabernacle entouré de colonnettes imitant les temples grecques.

LA SACRISTIE

Une inscription gravée dans le mur indique la date de sa construction : 1636. Sa porte d’origine d’une solidité à toute épreuve, pèse 100 kg Elle est fermée par une serrure d’époque dont le pêne mesure 75 mm et par un verrou qui bloque une autre serrure.

Un médaillon en bois représentant une Vierge à l’Enfant du XVIIIe siècle provenant du siège seigneurial (réservé aux chanoines du Chapitre de N.D. de Paris) qui servit de banc d’œuvre jusqu’à la restauration de l’église en 1904. Il est actuellement entreposé sur la tribune de l’église.

Le chêne qui se trouve devant l’église a été planté en 1920.

Cette note explicative est largement inspirée de la brochure « L’EGLISE DE WISSOUS » extraite du livre « WISSOUS ET SON EGLISE » de l’abbé Varaigne.

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